De la même manière qu’il a signé, il y a une semaine, les lois de moralisation de la vie politique, c’est en direct à la télévision que le président Macron a paraphé, vendredi, les ordonnances réformant le droit du travail en France.
Il s’agit, d’après Emmanuel Macron, d’une réforme d'une "ampleur" sans précédent "depuis le début de la Ve République". Le président français a signé vendredi 22 septembre les ordonnances réformant le droit du travail, depuis son bureau à l’Élysée, aux côtés de la ministre du Travail Muriel Pénicaud et du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
"Elles [les ordonnances, ndlr] consacrent un engagement de campagne important et une réforme en profondeur, inédite, du marché du travail, indispensable à notre économie et à notre société", a souligné le président français en direct à la télévision.
Ces textes ont nécessité des "dizaines d'heures de débat parlementaire, 80 environ, plus de 300 heures de concertation avec l'ensemble des partenaires sociaux pour refonder la philosophie de notre droit du travail, son état d'esprit, avec des effets profondément structurants sur l'emploi, en particulier pour les plus jeunes et les moins qualifiés", a-t-il poursuivi.
Entrée en vigueur rapide
Le chef de l’État a pointé "quatre éléments fondamentaux" : "une réforme qui fait confiance aux employeurs et leurs salariés, par le dialogue social dans l'entreprise et dans la branche"; "des solutions pragmatiques pour les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises"; "de nouveaux droits et de nouvelles protections pour les salariés et leurs représentants : le droit au télétravail, l'augmentation des indemnités de licenciement et plusieurs autres mesures qui étaient elles-aussi attendues".
"Enfin, ces ordonnances ouvrent aussi des perspectives pour les délégués syndicaux et les représentants du personnel", a-t-il énuméré.
"Cette réforme entrera en vigueur à compter de sa publication. Il y a une petite vingtaine de décrets qui sont prévus. Tous seront pris avant la fin de l'année", a assuré le président qui estime que c'est aux Français "de faire vivre cette réforme par la volonté de construire leur destin. Nous leur donnons désormais les moyens de le faire".
La contestation continue
En parallèle, une mobilisation contre la réforme doit avoir lieu samedi, à l’appel de La France insoumise, tandis que la contestation syndicale emmenée par la CGT se poursuit également.
Après la première journée d'actions (CGT, Solidaires, FSU, Unef) du 12 septembre, celle de jeudi a marqué le pas. Aucune nouvelle date n'a été annoncée mais la CGT a indiqué s'y atteler dans "les meilleurs délais", espérant convaincre "l'ensemble des confédérations syndicales" de se joindre à elle.
Mais le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a écarté cette hypothèse vendredi matin sur RTL. Jeudi, on a eu "finalement la démonstration d'un syndicalisme qui est une forme de démonstration de faiblesse face à des désaccords", a-t-il dit, soulignant que "l'avenir du syndicalisme", c'est "la présence dans les entreprises".
Avec AFP