À une semaine des législatives, l'AfD était crédité entre 11 % et 12 % des intentions de vote. En Saxe, dans l'est du pays, là où la population se sent abandonnée par ses élites, le parti d'extrême droite est en terrain conquis. Reportage.
Le village de Dorfchemnitz, dans la Saxe, ne connaît pas le miracle économique. Se sentant abandonné par ses élites, ce village d’Allemagne de l’est a répondu à l’appel de "l'Alternative pour l'Allemagne" (AfD). Il n’est pas le seul. Le parti de la droite populiste allemande est crédité entre 11 % et 12% des intentions de vote aux prochaines élections législatives.
En campagne électorale, Frauke Petry, l'une des figures de proue du mouvement national-populiste, est en terrain conquis à Dorfchemnitz. Au cœur de son discours : l'identité allemande et la chancelière Angela Merkel, bête noire de l'AfD. "En seulement quelques années, Angela Merkel a ébranlé les fondements de notre culture et notre identité allemande et européenne", explique la coprésidente du parti devant une salle pleine à craquer.
Plus de 80 députés du parti d'extrême droite pourraient faire leur entrée au parlement et avec eux, un discours radical et xénophobe. L'AfD a nettement radicalisé sa campagne en fin de parcours, axant ses attaques sur les migrants, les musulmans et la fin de la repentance pour les crimes nazis. Pas de quoi faire peur à ses électeurs, au contraire. "Nous avons besoin de l'AfD pour remettre les choses à l'endroit dans ce pays", explique l’un des supporters du parti.
Il se place au troisième rang des formations politiques devant le FDP (10 %), le parti de la gauche radicale Die Linke (8,5 %) et les Verts (8 %). L’entrée de l’AfD au Bundestag marquerait une césure historique. Pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, l'extrême droite pourra s'exprimer au nom du peuple allemand.