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Trump à l'ONU : "irresponsable et infantile"

Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 20 septembre, les réactions de la presse étrangère au discours de Donald Trump à l’ONU. Celles à l’intervention d’Aung San Suu Kyi sur le sort des Rohingyas en Birmanie. Et l’histoire d’un mort-vivant…

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Au menu de cette revue de presse internationale, les réactions au discours de Donald Trump à la tribune de l’ONU. Le président américain s’est dit prêt à «détruire totalement la Corée du Nord».

Cette déclaration choc fait la une de plusieurs journaux étrangers – notamment de The I, au Royaume-Uni, qui précise que le président américain a une nouvelle fois qualifié Kim Jong-un de «rocket man», un «homme-fusée», engagé, selon lui, dans une «mission-suicide pour lui-même et pour son régime». La une, également, du Soir, en Belgique, qui fustige le «discours guerrier» de Donald Trump, accusé de franchir «un cap excessivement dangereux en menaçant de rayer carrément de la carte du monde, un pays et ses 20 millions d’habitants». «Cette sortie, est irresponsable et infantile», dénonce le journal.

Un discours critiqué, également, par la presse américaine. «Donald Trump a énoncé une vision de l’ordre mondial radicalement différente de celles de ses prédécesseurs, qui avaient fondé les Nations unies au lendemain de la Seconde guerre mondiale pour gérer collectivement les problèmes qui selon eux dépassaient les frontières», relève The New York Times – qui estime que le président américain a aussi exposé une définition étonnamment sélective de la souveraineté, menaçant avec agressivité des pays tels que la Corée du Nord, de l’ran et du Venezuela, dont il désapprouve les politiques, mais ne disant rien à propos de la Russie, «qui a volé un territoire à son voisin ukrainien, et s’est ingérée dans l’élection présidentielle américaine». Une définition sélective de la souveraineté, que The Washington Post lie à l’agenda politique de Donald Trump, et à sa promesse de faire «passer l’Amérique d’abord».

Le président américain a aussi dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien – qu’il a qualifié d’ «embarras» pour les Etats-Unis. «Le discours de haine et d’ignorance de Donald Trump appartient aux temps médiévaux – pas à l’ONU du 21ème siècle. Il ne mérite pas qu’on lui réponde», a répliqué le ministre des Affaires étrangères iranien sur Twitter, cité par The Iran Daily, qui rapporte également que Mohammad Javad Zarif a déclaré que la «fausse empathie» envers les Iraniens «ne tromp(ait) personne». Le président Hassan Rohani, lui, a profité de l’assemblée générale pour défendre l’accord sur le nucléaire auprès de plusieurs dirigeants étrangers – notamment auprès d’Emmanuel Macron, selon The Tehran Times. Le quotidien officiel iranien évoque «le soutien» du président français, qui a par ailleurs fait part de sa détermination à «développer les relations avec l’Iran».

Emmanuel Macron qui a promis, à l’ONU, d’engager une initiative contre le «nettoyage ethnique» subi par les Rohingyas en Birmanie. Très critiquée jusqu'ici pour son silence, la chef du gouvernement birman a, quant à elle, finalement pris la parole, hier, pour condamner les violations des droits de l'Homme et proposer le retour des membres de cette minorité musulmane réfugiés au Bangladesh. Elle n’a pas, en revanche, reconnu l’existence du nettoyage ethnique, à la grande colère des associations de défense des droits de l’Homme, qui l’accusent de «nier l’évidence», selon The Times. Dans Libération, Willem dessine avec amertume la Prix Nobel de la paix tenant dans sa main un jeune enfant ensanglanté. Alors que les militaires massacrent les Rohingya, on voit Aung San Suu Kyi les justifier en assurant qu’ils sont parvenus à capturer vivant «un des terroristes Rohingya».

Mais quelle est réellement la marge de manœuvre dont elle dispose? Dans Le Monde, la spécialiste Sophie Boisseau du Rocher estime que la dirigeante birmane «a fait un geste sensible pour l’intégration des Rohingyas», et qu’elle «agit par petits pas conciliants, parce qu’elle ne peut pas faire autrement». Selon elle, un autre paramètre entre en ligne de compte, dont on parlerait assez peu: le fait que l’Arakan, la province où ont eu lieu les exactions contre les Rohingyas, recèle des matières premières importantes, notamment des gisements de gaz offshore, et qu’il constitue une position stratégique à l’entrée du golfe du Bengale, qui intéresse les Chinois pour la mise en œuvre des routes de la soie - ce qui complique encore plus, évidemment, l’équation d’ Aung San Suu Kyi.

Tout autre chose, pour terminer, la mésaventure d’un retraité du Tarn, dans le Sud-Ouest de la France, qui a été déclaré mort… alors qu’il est bel et bien vivant. Ce sont nos confrères de France Info qui rapportent cette histoire, qui a débuté en mai dernier, lorsque la police retrouve un corps sans vie dans une caravane stationnée sur un terrain appartenant à Louis Palacios. Après enquête dans le coin, des marginaux disent à la police qu'il s'agit de lui – ce qui conduit la police à déclarer officiellement sa mort. De ce fait, monsieur Palacios s’est retrouvé sans retraite, sans sécurité sociale, son permis de conduire a été invalidé et ses comptes bancaires bloqués. Il finit finalement par réussir à obtenir un «certificat de vie», par la police, mais le problème, c’est que seule la justice peut annuler son acte de décès – ce qu’elle a fini par faire – seulement lundi dernier. Mais Louis Palacios doit encore attendre 14 jours pour être officiellement «vivant», puisque c’est le délai légal. Il est donc considéré, pour le moment, comme un mort vivant.

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