
Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de Barcelone mercredi après l'arrestation de 13 hauts responsables de l'exécutif séparatiste de la région de Catalogne par la garde civile espagnole.
Les indépendantistes catalans n'ont pas tardé à réagir. Quelques heures après l'interpellation d'une douzaine de membres du gouvernement catalan, qui prévoit d'organiser dans 10 jours un referendum d'autodétermination interdit par la justice, les "pro" sont descendus dans les rues de Barcelone pour manifester leur soutien aux institutions catalanes.
Certains se sont massés sur la Place Sant Jaume où se dresse le Palais régional, quand d'autres se sont réunis autour du siège du parti indépendantiste radical de gauche CUP (Candidature d'unité populaire), encerclé par la police nationale.
Concentracion en Pl. Sant Jaume de Barcelona en apoyo a las instituciones del gobierno catalan intervenidas hoy #MovilizacionCatalunyaESP pic.twitter.com/NyVeyL3nUF
MikiHack (@MikiHack86) 20 septembre 2017"Les forces d'occupation dehors !", ont-ils scandé aux forces de l'ordre gouvernementales quand d'autres manifestants issus de Podemos ont même dénoncé un "coup d'État".
Moment fort de ce rassemblement, le vice-président de Catalogne Oriol Junqueras, dont le bras droit Josep Maria Jové a été interpellé, a rejoint les manifestants en se frayant un chemin pour rejoindre la Conselleria de Economia (département des Affaires économiques catalan). Les motifs de l'arrestation n'ont cependant pas été précisés par la garde civile, qui a également indiqué avoir saisi plus de 9,8 millions de bulletins de vote dans un entrepôt de la zone industrielle de Bigues, à 45 km au nord de Barcelone, ainsi qu'une quantité de matériel électoral, notamment des formulaires pour la constitution des bureaux de vote et d'autres pour enregistrer les votants.
La mobilisation est d'abord née sur les réseaux sociaux sous le hashtag #MovilizacionCatalunyaESP. "Résistons pacifiquement. Sortons dans la rue pour défendre nos institutions de manière non violente", a tweeté Jordi Sanchez, le président d'un des principaux mouvements indépendantistes issus de la société civile, l'Assemblée nationale catalane (ANC). "Ils ont commis une grande erreur. Nous voulions voter et ils ont déclaré la guerre", a-t-il aussi écrit.
"État d'urgence"
Le gouvernement "a suspendu de facto l'autonomie de la Catalogne et appliqué de facto un état d'urgence", a affirmé le président catalan Carles Puigdemont après ces interpellations, accusant le gouvernement espagnol d'être "totalitaire" et de violer les "droits fondamentaux".
Nous n'accepterons pas un retour au passé et que nous empêchent de décider de l'avenir de la liberté et la démocratie #1Oct pic.twitter.com/VbRJ2CpNth
Carles Puigdemont (@KRLS) 20 septembre 2017Respecter la loi
"Nous avons tous l'obligation de respecter la loi", avait auparavant déclaré à Madrid le chef du gouvernement Mariano Rajoy lors d'une houleuse séance parlementaire lors de laquelle un groupe d'élus catalans a quitté l'hémicycle pour protester.
No vamos a permitir atropello alguno de la legalidad, la ley se cumple. Proporcionalidad y mano tendida para construir #SesióndeControl pic.twitter.com/WOePZHHT1U
Mariano Rajoy Brey (@marianorajoy) 20 septembre 2017Un référendum légal
Les séparatistes sont majoritaires en sièges au Parlement catalan depuis septembre 2015. Mais les Catalans sont très partagés sur la question de l'indépendance, selon les sondages.
Aux élections régionales en 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,6 % des suffrages et le camp soutenant le maintien en Espagne 51,28 %. Plus de 70 % des Catalans souhaitent cependant pouvoir s'exprimer à travers un référendum en bonne et due forme, selon tous les sondages.
Avec AFP