
Qualifiée pour la finale de la Coupe Davis après un parcours sans éclats, la France a une nouvelle fois l’occasion de soulever son dixième saladier d’argent. Face à la Belgique, en novembre, les Bleus tenteront de mettre fin à 16 ans de disette.
"C’est l’année ou jamais par rapport à notre aventure." Unanimes derrière le discours de leur capitaine Yannick Noah, les Bleus savent que l’occasion est – une fois encore – trop belle. Balayée en 2002 par la Russie de Safin et Kafelnikov, vaincue en 2010 par la Serbie de Djokovic et surclassée par la Suisse de Federer et Wawrinka en 2014, la France n’en finit plus de rêver à cette "decima". Un dixième succès en Coupe Davis qui permettrait aux Bleus de retrouver leur place sur le podium du palmarès, à égalité avec le Royaume-Uni.
Cette cuvée 2017 pourrait bien être la bonne pour le tennis français, dont la génération actuelle semble atteinte du syndrome "toujours placée, jamais gagnante". Un paradoxe, puisque pour la première fois depuis dix ans, aucun joueur français ne figure dans le Top 15 au classement ATP. Pour autant, tout autre résultat qu’un succès face à la Belgique constituerait une énorme déconvenue. Déjà, parce que la France accueille son adversaire. Ensuite, parce que, pour la première fois depuis longtemps, les Bleus ne pourront pas se cacher derrière l’excuse d’avoir plié face à un cador.
"Une équipe jouable en face"
Au même titre que cette France vieillissante et décimée, la Belgique n’a rien d’un épouvantail. Son leader, David Goffin, pointe à une respectable 12e place l’ATP, mais il n’a pour l’heure pas l’envergure d’un "top player". Son lieutenant, Steve Darcis, est capable de coups d’éclat mais n’a toutefois pas la caisse pour rivaliser avec les meilleurs Français. Et le double bleu, composé de Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, est tout simplement l’un des meilleurs au monde. Sur le papier, la France est indéniablement favorite. "On a une équipe jouable en face. […] Des opportunités comme celle-là d’écrire notre histoire, on n’en a pas tous les ans. Il faut en profiter", reconnaît Noah sans détours.
Et force est de constater que ces Bleus-là ont été vernis par le sort. La Belgique n’est que l’épilogue d’un parcours qui s’est vu amputé de bon nombre d’embûches : une victoire d’entrée face au Japon (sans Nishikori), un succès contre le Royaume-Uni (sans Murray), puis une demie maîtrisée face à la Serbie (sans Djokovic). Reste qu’entre la théorie et la pratique, il peut y avoir un monde, comme en témoigne le week-end compliqué des Bleus face à ces Serbes que beaucoup avaient enterrés avant même les premiers échanges. Même épargnés, les Français n’ont pas survolé les débats depuis le début de cette campagne et la Belgique sait, de son côté, qu’elle tient là une fantastique opportunité d’inscrire son nom au palmarès de la Coupe Davis, deux ans après une finale frustrante abandonnée au Royaume-Uni.
France – Belgique, finale de la Coupe Davis 2017, à suivre en direct sur France24.com les 24-25 et 26 novembre.