Alors que les coureurs, qui sortent du contre-la-montre du lac d'Annecy, ont déjà les yeux rivés sur la 20e étape qui s'achèvera au sommet du Mont Ventoux, les 178 km de ce vendredi, entre Bourgoin-Jallieu et Aubenas, font figure de transition.
REUTERS - Coincée entre le contre-la-montre d'Annecy et l'escalade du Mont-Ventoux, la 19e étape du Tour de France vendredi entre Bourgoin-Jallieu et Aubenas (178 km) est promise à un baroudeur.
A la veille de l'explication finale du Mont-Ventoux, les favoris du Tour verront probablement d'un bon oeil une échappée prendre le large de bonne heure.
Puisque l'équipe Astana du maillot jaune Alberto Contador ne s'opposera certainement pas à l'aventure de coureurs ne représentant aucun danger au classement général, ils seront sans doute nombreux à vouloir prendre le bon coup.
Onze équipes (Liquigas, Garmin, Cofidis, Française des Jeux, Ag2r-La Mondiale, Silence-Lotto, Quick Step, Lampre-NGC, Milram, Rabobank et Skil-Shimano) n'ont pas encore gagné une étape sur ce Tour et il faut croire que la bataille sera rude dans la première heure.
"C'est une étape qui se jouera en effet entre coureurs échappés et partis de bonne heure", prédit le Drômois Sébastien Joly, qui a abandonné en fin de première semaine.
"Depuis le départ de Bourgoin-Jallieu jusqu'à la côte de la Forêt de Chambarans (km 40,5), des coureurs encore frais trouveront l'ouverture et, à mon avis, iront se disputer la victoire d'étape", poursuit le coureur de la Française des Jeux.
Geminani assis sous un cerisier
"Les routes de la Drôme sont vallonnées et, allant d'Est en Ouest, le peloton ne longera pas le Rhône comme c'est souvent le cas dans Paris-Nice. La seule difficulté du jour est le col de l'Escrinet, au-dessus de Privas, une belle route large où ça va se durcir."
Devenu un symbole des écologistes contre les chasseurs, le col de l'Escrinet, répertorié en deuxième catégorie, dresse sa pente à la sortie de Privas (km 149) sur une route large. C'est dans sa descente en 1960 que Raphaël Geminiani avait mis un terme à sa carrière, dans une étape du Critérium du Dauphiné-Libéré, en s'asseyant sous un cerisier.
Il ne sera pas question d'imiter le champion auvergnat en ce 24 juillet, Aubenas, la ville d'Alfred Couronne, n'étant distante que de 16 kilomètres.
"Cette ascension peut faire la décision dans l'échappée et éjecter les plus faibles du peloton", explique Sébastien Joly.
"Mais les sprinteurs encore en lutte pour le maillot vert pourront s'accrocher avant d'aller disputer des points. Pour aller à Aubenas, ça monte et ça descend mais ce n'est pas compliqué."
Aubenas n'a plus accueilli le Tour de France depuis 1966 et la victoire du Hollandais Jo De Roo.