Le journal Lyon Capitale a révélé mercredi que Laurent Wauquiez a cumulé 13 ans de points de retraite pour un poste qu'il n'a occupé que deux mois. "Je n'ai aucun problème à faire la totale transparence sur ma situation", a réagi l'intéressé.
L’affaire tombe mal. Au moment même où Laurent Wauquiez brigue la présidence de LR (Les Républicains) en décembre, Lyon Capitale a révélé, mercredi 13 septembre, que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait prolongé de cinq ans sa mise en détachement du Conseil d'État. Cette prolongation permet à l’ancien maire du Puy-en-Velay de cumuler depuis 13 ans des points de droit à la retraite et de bénéficier d’avancement alors qu’il n’a occupé un poste de maître des requêtes que deux mois durant.
En effet, en avril 2001, le jeune énarque fraîchement sorti de sa promotion Nelson Mandela, intègre le Conseil d'État, d’abord comme auditeur, puis comme maître de requête. Mais deux mois seulement après sa promotion, le haut-fonctionnaire se met en disponibilité en 2004 pour "se consacrer à la campagne électorale en vue d'une élection législative partielle". Il ne remettra jamais plus les pieds rue Saint-Honoré.
Réaction à l'article de Lyon Capitale. pic.twitter.com/ht68BL32c0
Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 14 septembre 2017"Je n'ai aucun problème"
La pratique n’a rien d’illégale mais pose problème sur le plan moral. En 2014, la retraite de haut-fonctionnaire de François Hollande, qui ne s'était pas mis en disponibilité de la Cour des comptes après son élection à l'Élysée, avait également fait l’objet de critiques. Raison pour laquelle, Emmanuel Macron avait pris la précaution de démissionner de la fonction publique en 2016. Bruno Le Maire en 2012 et Nathalie Kosciusko-Morizet en 2015, en avait fait de même, soucieux de clarifier leur situation.
Le président de région peut-il alors être rattrapé par la loi Cahuzac, qui oblige les ministres et les parlementaires à se mettre en disponibilité et non plus en détachement ? Non, car cette loi ne s’applique qu’aux parlementaires et de plus elle n’introduit pas la rétroactivité dans ses textes. Laurent Wauquier ne risque rien au regard de la loi. Mais l’affaire pourrait bien embarrasser le candidat LR en campagne.
Face aux accusations, il a réagi le lendemain de la publication de l’article sur son compte Facebook. "Je ne suis pas dupe du calendrier de ce genre d'attaques en pleine période de reconstruction de l'opposition", a-t-il estimé. "Mais je n'ai aucun problème à faire la totale transparence sur ma situation. […] Cette situation ne m'est pas propre, c'est l'application stricte de la loi pour tous les élus locaux en détachement."