Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 13 septembre, la décision de la Turquie d’acheter des missiles à la Russie, l’intensification des violences contre les Rohingyas en Birmanie. Et la mobilisation de l’opposition au Kenya et au Togo.
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Au menu de cette revue de presse internationale, la décision d’Ankara d’acheter des missiles à la Russie, alors que la Turquie est membre de l’OTAN.
«Ce n'est pas encore un renversement d'alliance, mais cela y ressemble de plus en plus», estime Le Figaro - qui relève que l’annonce turque intervient à la veille d'importantes manœuvres militaires russes et biélorusses, baptisées Occident 2017, qui commenceront jeudi aux portes de l'Union européenne, suscitant l'inquiétude de l'Otan, dont la Russie est «l’adversaire numéro un». «L’'Alliance voit ses doutes se renforcer sur la fiabilité de son allié (turc), pourtant considéré comme stratégique», notamment dans la lutte contre le groupe Etat islamique, écrit le journal.
La décision turque intervient aussi au lendemain de la déclaration du ministre des Affaires étrangères allemand, annonçant que Berlin suspendait les contrats majeurs d'armement avec la Turquie, à cause de la détérioration de la situation des droits de l'homme dans le pays - une déclaration qui ulcère Ankara. «Berlin joue la carte des contrats d’armement contre Ankara», dénonce la version anglophone du journal turc Hurriyet, qui affirme que les Etats-Unis et l’Europe cherchent à faire «entrer la Turquie dans le rang», et que les propos de Sigmar Gabriel «montrent à quel point la tension monte, à mesure que l’Allemagne se rapproche des élections du 24 septembre», les restrictions sur les contrats d’armement étant présentées comme une façon de faire pression sur le président Erdogan pour qu’il mette un terme aux mesures appliquées dans le cadre de l’état d’urgence, instauré depuis le coup d’Etat manqué en juillet 2015 et libère, notamment, les ressortissants allemands arrêtés en Turquie pour terrorisme et espionnage.
En Birmanie, la répression des Rohingyas s'intensifie dans les zones peuplées majoritairement par cette minorité musulmane dans l'État de Rakhine, à l'ouest du pays. Une fois encore, la presse internationale s’interroge sur l’attitude de la chef du gouvernement, Aung San Suu Kyi, dessinée par Bojesen, publié par Courrier International, avec une mine antipersonnel autour du cou - une nouvelle médaille pour la lauréate du prix Nobel de la paix, accusée désormais de complicité avec les autorités birmanes – qui ont posé des mines à la frontière avec le Bangladesh au début du mois, pour le retour des quelque 300 000 Rohingyas qui ont fui les violences. Une persécution qui pourrait inciter le groupe Etat islamique à tirer profit de l’indignation qu’elle suscite, a mis en garde le ministre de la Défense malaisien, selon The Telegraph.
Au Pakistan, où vivent des centaines de milliers de Rohingyas, arrivés pour la plupart dans les années 1970 et 80, les membres de cette minorité s’indignent contre la réaction, jugée insuffisante, d’Islamabad : « le gouvernement pakistanais doit faire plus pour venir en aide aux Rohingyas de Birmanie, dit l’un d’entre eux dans The New York Times. Il doit leur fournir plus d’aide, plus de nourriture et rompre ses relations avec Rangoun. La communauté internationale doit aussi faire pression pour qu’on en finisse avec cette violence, cet enfer. Faire des déclarations ne suffit pas».
Au Kenya, le président Uhuru Kenyatta a officiellement ouvert hier la nouvelle législature, devant le Parlement issu des élections du 8 août, en l'absence de l'opposition. D’après The Star, celle-ci a boycotté la séance après l'invalidation, le 1er septembre, du scrutin présidentiel par la Cour suprême, et continue de demander la démission des membres de la Commission électorale jugés «partisans» - en menaçant de ne pas participer aux nouvelles élections prévues le mois prochain, si cette demande est refusée. La Commission électorale kényane dont le travail avait pourtant été salué par les observateurs électoraux internationaux présents lors du scrutin du 8 août, rappelle Le Monde, qui rapporte que ce derniers se retrouvent accusés d’avoir «donné trop rapidement leur bénédiction à une présidentielle entachée d’irrégularités». Parmi eux, l’ancien secrétaire d’Etat américain John Kerry, pour la Fondation Carter, et l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, pour l’Union africaine. D’après un observateur kényan, les deux hommes seraient passés trop vite sur les irrégularités soulevées par l’opposition, qui aurait perçu leurs appels à la paix «comme autant d’appels à son candidat Raila Odinga à concéder la défaite».
Au Togo, l’opposition a organisé hier une nouvelle nouvelle journée de mobilisation contre le président Faure Gnassingbé. «Le rejet de la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis cinquante ans, est de plus en plus fort», écrit La Croix, qui explique que la réforme constitutionnelle défendue par le président togolais devrait lui permettre de se représenter aux deux prochaines présidentielles de 2020 et 2025, soit rester au pouvoir, en théorie, jusqu’en 2030. Une perspective inacceptable pour l’opposition, qui demande aussi une refonte de la Commission électorale nationale indépendante, soupçonnée d’être entièrement aux mains du régime…
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