Selon le ministère de l’Intérieur, 223 000 personnes ont manifesté dans toute la France contre la réforme du Code du travail. Des débordements ont eu lieu dans certains cortèges, notamment à Paris.
"Macron t'es foutu, les fainéants sont dans la rue" : c'est notamment derrière ce slogan que des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, mardi 12 septembre, dans toute la France contre la réforme du Code du travail. Selon le ministère de l’Intérieur, 223 000 personnes ont défilé dans toute la France, 400 000 personnes selon la CGT.
"C'est plus de 400 000 manifestants sur toute la France aujourd'hui, pour une première, c'est une bonne première", a réagi sur Europe 1 le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "Je pense que c'est une très bonne
journée pour le monde du travail", a-t-il ajouté tout en précisant que cette mobilisation n'est que la première étape d'un processus. Une nouvelle manifestation étant d'ores et déjà prévue par le syndicat le 21 septembre, la veille de la présentation des ordonnances au conseil des ministres.
Toujours d’après le syndicat, la manifestation a réuni 60 000 manifestants à Paris, alors que la préfecture de police en a comptabilisé 24 000. Le cortège parisien a défilé dans une ambiance festive, de la place de la Bastille à la place d'Italie, où il devait se disperser. La préfecture de police a fait cependant état de la présence dans le cortège de "300 personnes encagoulées" et a rapporté "quelques dégradations" notamment de vitrines et de panneaux publicitaires. Quatre personnes ont été interpellées.
Au moment où Emmanuel Macron a atterri à Point-à-Pitre, avant de se rendre à Saint-Martin, les manifestants se sont élancés dans plusieurs villes dans toute la France, notamment à Nice, où selon la CGT, il s'agit d'une "grosse mobilisation" comme la ville n'en a pas connue depuis 2006 et la contestation du contrat première embauche.
À Marseille, la préfecture a compté 7 500 manifestants, les organisateurs 60 000. Ils étaient entre 8 000 et 16 000 selon les sources à Toulouse. Au Havre, la ville du Premier ministre Edouard Philippe, la police comptabilisait 3 400 manifestants. Ils étaient 4 800 à Rennes selon la préfecture, 10 000 selon la CGT, entre 4 850 et 12 000 selon les sources à Bordeaux.
Trois interpellations ont aussi été effectuées à Nantes, où des échauffourées ont éclaté en fin de manifestation, et cinq à Lyon, tandis que des incidents étaient aussi notés à Marseille.
Les manifestants embarqués sur le cours Lieutaud #Marseille #LoiTravail #12septembre pic.twitter.com/i3YfgJYlGQ
La Marseillaise (@lamarsweb) 12 septembre 2017Grève et lycées bloqués
La journée était aussi marquée par des mouvements de grève, avec des perturbations dans les transports de plusieurs villes, notamment Nice, où aucun bus et aucun tram ne circulait, ou en Île-de-France. Des camions de forains provoquaient également des embouteillages dans plusieurs villes.
Plusieurs lycées de Paris et de sa banlieue ont été partiellement ou momentanément bloqués par des élèves, mais sans violence, et la grève était peu suivie par les enseignants, avec un taux moyen pondéré de 3,02 %, selon le ministère.
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BLOCUS INFOS (@BlocusInfos) 12 septembre 2017Front syndical désuni
"Ce n'est pas une loi du travail, c'est une loi qui donne les pleins pouvoirs aux employeurs", a critiqué Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Il a dit attendre "du monde" avec près de 200 manifestations et 4 000 appels à la grève dans toute la France.
Si pour le patronat, le projet va "déverrouiller la peur d'embaucher", les syndicats y voient un texte "libéral" dans le prolongement de la très décriée loi travail.
Mais le front syndical est désuni. FO ne s'associe pas à la fronde de la CGT, la FSU, Solidaires et l'Unef, contrairement à la loi travail en 2016, bien qu’une partie de ses militants a décidé de défiler. Tout comme certaines sections CFDT, CFE-CGC, CFTC ou Unsa.
Avec AFP