Emmanuel Macron est arrivé mardi dans les Antilles françaises, où les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy ont été dévastées par l'ouragan Irma. Le président veut y ouvrir la voie à la reconstruction.
Une priorité absolue : le "retour à la vie normale". Emmanuel Macron, qui a atterri mardi 12 septembre à Saint-Martin et a passé la nuit sur l’île pour venir au chevet de ses habitants sinistrés, a défendu l'action de l'État et promis une reconstruction exemplaire.
Le chef de l'État, qui se rend mercredi à Saint-Barthélemy, elle aussi ravagée par l'ouragan Irma, doit également rencontrer des blessés au CHU de Guadeloupe. Le président a répondu aux interpellations des résidents indignés par le retard des secours. "Pourquoi êtes-vous venus ?", lui a demandé, énervée, une jeune femme. "Nous sommes là depuis 6 h du matin et on attend toujours, sous le cagnard", s'est indignée une autre, près de l'aéroport, espérant enfin, comme beaucoup d'habitants rejoindre la Guadeloupe et ensuite la métropole. Le chef de l'État a assuré que "tous ceux qui veulent partir pourront le faire".
"Des débordements inacceptables"
"Le retour à la normale est la priorité absolue", avait-il affirmé à son arrivée un peu plus tôt à Pointe-à-Pitre. "Saint-Martin renaîtra, je m'y engage", a-t-il dit. Accompagné des ministres des Outre-mer, de l'Éducation, et de la Santé, il a fait état d'un bilan revu à la hausse de "onze morts" dans les territoires française et "plusieurs blessés et disparus" après le passage d'Irma.
Défendant l'action du gouvernement, critiquée par une partie de l'opposition et des habitants, Macron a dit que l'exécutif "a répondu dès que l'information a été donnée, donc plusieurs jours avant, et constamment tout au long de cette crise". Il s'est dit "favorable" à une commission d'enquête parlementaire pour juger l'action du gouvernement, "mais au bon moment".
En matière de sécurité, le chef de l'État a en outre condamné des "débordements inacceptables" après la catastrophe et annoncé un "retour à l'ordre public". "La justice a repris pied", a aussi assuré à l'AFP Samuel Finielz, le procureur de la République de Basse-Terre (Guadeloupe), dont dépend la collectivité. Le chef de l'État devait participer dans la soirée à une patrouille des forces de l'ordre.
Embarquement de 12 tonnes de fret humanitaire dans l’A330 présidentiel à destination des populations de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. pic.twitter.com/2klByV7RxW
État-Major Armées (@EtatMajorFR) 11 septembre 2017"Je bousculerai toutes les normes et toutes les procédures"
Emmanuel Macron a annoncé la reprise de la distribution d'eau potable sur le territoire "à partir du 20" septembre, mais en "quantité moins importante" qu'avant l'ouragan", et la reprise de l'électricité "d'ici la fin de semaine dans tous les points sensibles".
Concernant les écoles, le chef de l'État a souhaité que certaines ouvrent "dès la semaine prochaine, même pour quelques heures". Des "tentes gonflables" seront livrées pour assurer des cours. Il vise un retour à la normale "d'ici à la Toussaint".
Un délégué interministériel a été nommé pour assurer la coordination de la reconstruction. "Je bousculerai toutes les normes et toutes les procédures, pour que son travail se fasse dans les meilleurs délais", a déclaré Macron.
Les ponts aériens et maritimes ont repris pour évacuer les personnes les plus vulnérables et acheminer du fret et des vivres. Environ 85 tonnes de nourriture, un million de litres d'eau et 2,2 tonnes de médicaments ont déjà été acheminés. Les vols commerciaux reprendront mercredi à l'aéroport de Saint-Barth, a annoncé la préfecture.
Irma a fait au moins onze morts et plusieurs disparus dans les îles françaises, quatre dans la partie néerlandaise, selon le dernier bilan. Au total, 27 personnes sont mortes dans les Caraïbes.
Avec AFP