Le photographe Laurent Van der Stockt a remporté, samedi soir à Perpignan, le prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme Visa pour l'Image, pour sa couverture de la bataille de Mossoul pour le quotidien Le Monde.
Le photographe belge Laurent Van der Stockt, 53 ans, a remporté samedi 9 septembre à Perpignan le Visa d'or News pour son travail sur la bataille de Mossoul, considérée comme la plus longue bataille urbaine depuis Stalingrad. Il l’a suivie quasiment du début à la fin, "embedded" (embarqué) avec les forces spéciales irakiennes, pour le quotidien Le Monde.
Il s’agit du prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme Visa pour l'image, qu’il avait déjà décroché en 2013 pour son travail effectué dans la clandestinité aux côté des rebelles durant la guerre en Syrie. Il avait notamment été témoin d'attaques au gaz chimique par les forces du régime de Bachar al-Assad.
À Mossoul, il était au plus près des combats, des attaques-suicides et des destructions, mais aussi des civils terrorisés. Cette proximité, ces risques partagés, cette couverture au long cours donnent à ses clichés une force singulière.
Depuis plus d'un quart de siècle qu'il couvre les conflits, il explique ne s'être "jamais retrouvé avec autant d'accès aux opérations militaires et pendant autant de temps". Sa relation de confiance avec le major Salam, rencontré à Falloujah en 2016 et qui conduisait de nombreuses opérations au sein des forces spéciales irakiennes, lui a ouvert de nombreuses portes.
"L'importance d'aller sur le terrain à l'heure du numérique et d'Internet"
Après avoir reçu son prix, Laurent Van der Stockt a défendu "l'importance d'aller sur le terrain à l'heure du numérique et d'internet". "Il y a très peu de journalistes sur le terrain", a-t-il regretté.
Il a terminé sa brève allocution par quelques mots plus personnels à l'adresse de son amie : "Elle me protège de la mort car j'ai toujours envie de revenir".
Les autres nominés pour le Visa d'or News étaient Patrick Chauvel (VSD), Emanuele Satolli (Time), Goran Tomasevic (Reuters). Tous avaient été sélectionnés pour leur couverture de la bataille de Mossoul.
D'autres récompenses ont été décernées pour l'édition 2017, notamment le Visa d'or Magazine à Daniel Berehulak pour le New York Times. Ses clichés montrent la sanglante guerre contre la drogue menée par les autorités aux Philippines.
Le prix Canon de la femme photojournaliste est revenue à Catalina Martin-Chico pour son reportage sur l'explosion des naissances chez les ex-combattants des Farc en Colombie.
Le Prix Camille-Lepage (du nom d'une jeune photojournaliste assassinée en 2014 en Centrafrique) a été remis à Pierre Faure pour son travail sur la montée de la pauvreté en France.
Le photographe Romain Laurendeau a pour sa part décroché le prix Pierre et Alexandra Boulat pour son reportage sur les espaces clandestins de liberté en Algérie.
Le Visa d'or humanitaire du CICR a été décerné à Angela Ponce Romero pour son travail sur les personnes disparues au Pérou.
Avec AFP