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Explosifs découverts à Villejuif : les suspects projetaient un attentat

Les deux hommes interpellés après la découverte fortuite de leur laboratoire de fabrication d'explosifs à Villejuif, avaient prévu de confectionner une bombe pour commettre un attentat, a déclaré dimanche le procureur de Paris François Molins.

La découverte fortuite d’explosifs dans un appartement à Villejuif, en banlieue parisienne, a tué dans l’œuf un projet d’attentat à la bombe. C’est ce qu’a déclaré en substance le procureur de Paris, François Molins, lors d’une conférence de presse dimanche 10 septembre, revenant sur les motivations des deux suspects interpellés dans cette affaire.

"Leur projet était la confection d'une bombe pour commettre un attentat", a affirmé le magistrat après la confrontation des deux hommes, le propriétaire de l'appartement, âgé de 36 ans, et l'une de ses connaissances, un homme de 37 ans, connu comme "radicalisé" et qui était fiché S.

"Aucun projet n'était établi à ce stade même si l'un d'entre eux a admis qu'ils avaient pensé à s'attaquer à des militaires de l'opération Sentinelle", a poursuivi M. Molins.

Quelque 105 grammes de TATP ont été saisis dans l'appartement, ainsi que des litres de produits servant à fabriquer cet explosif, a-t-il fait savoir. Selon une première estimation, les substances découvertes auraient pu permettre de réaliser entre 3 et 4 kilos de TATP.

Sur l'une des clés USB retrouvées sur les lieux figuraient des vidéos tournées sur la terrasse de l'appartement "comportant des séquences mettant en scène des essais d'explosion", a indiqué François Molins.

Un des suspects en contact avec l’EI

L'exploration de l'ordinateur découvert dans l'appartement a en outre permis de retrouver la trace de consultations Internet de type "chimie", "explosifs" ou encore "État islamique", et aussi de jeux vidéo de simulation de conduite, notamment de véhicules poids lourds, a révélé le magistrat.

Dans le matériel informatique du deuxième homme interpellé se trouvaient notamment des vidéos de propagande de l'organisation État islamique en nombre important. Les deux hommes "ont admis avoir voulu rejoindre l'EI en 2015", sans toutefois le faire par manque de "contacts" et de "moyens financiers", a déclaré François Molins.

Selon le procureur de Paris, le deuxième homme a également été en relation directe en 2016 avec Rachid Kassim, un propagandiste francophone de l'EI vraisemblablement tué dans un bombardement de la coalition anti-EI dans la zone irako-syrienne.

????Découverte de produits suspects à #Villejuif, @gerardcollomb salue la réactivité des policiers après l'interpellation de deux individus pic.twitter.com/MKSYv0L096

  Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 6 septembre 2017

Les deux suspects ont été présentés dimanche après-midi à un juge d'instruction. Une information judiciaire a été ouverte contre eux des chefs d'association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes, d'atteinte aux personnes et de fabrication d'engins explosifs, détention et transport de substances ou produits explosifs, le tout en relation avec une entreprise terroriste.

C'est le signalement d'un artisan, qui intervenait dans un immeuble de Villejuif, qui avait permis la découverte mercredi de ce laboratoire clandestin.

Avec AFP