Selon les forces de sécurité pakistanaises, un important commandant du Lashkar-e-Taïba, le groupe islamiste pakistanais que l'Inde accuse d'avoir perpétré les attaques de Bombay, figure parmi les activistes arrêtés depuis dimanche.
AFP - Un important commandant du Lashkar-e-Taïba (LeT), le groupe islamiste pakistanais que l'Inde accuse d'avoir perpétré les attaques de Bombay, figure parmi 16 personnes arrêtées depuis dimanche au Pakistan, ont indiqué lundi les forces de sécurité pakistanaises.
"Zaki-ur-Rehman Lakhvi, un commandant des opérations armées du Lashkar-e-Taïba, est sous les verrous", a assuré à l'AFP un haut responsable des services de sécurité pakistanais, qui a requis l'anonymat.
Cette information a été confirmée par un de ses pairs, également anonyme.
Quinze personnes ont été arrêtées dans un raid mené dimanche et dans la nuit dans la banlieue de Muzaffarabad (nord-est), dans la partie du Cachemire sous administration pakistanaise, contre un camp pour personnes défavorisées ou déplacées de la fondation caritative Jamaat-ud-Dawa, l'aile politique du LeT, avaient annoncée peu auparavant des responsables des services de sécurité.
Une 16e personne, membre présumé du LeT, a été arrêtée à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad, selon une de ces sources.
Le but de l'opération contre ce camp, qui abrite notamment des hôpitaux, mais peut-être aussi un camp d'entraînement de combattants islamistes selon les mêmes sources, est de "recueillir des détails sur les activités de la Jamaat au Cachemire", a ajouté un des officiers pakistanais.
Ces arrestations interviennent alors que New Delhi ne cesse de marteler que les "terroristes" de Bombay venaient tous du Pakistan et que les attentats ont été fomentés par le LeT, et multiplie les propos menaçants à l'égard de son éternel rival depuis les attaques de Bombay.
New Delhi a exigé qu'Islamabad lui livre une vingtaine de suspects. Ces derniers figurent sur une liste que l'Inde avait déjà fournie fin 2001, après l'attaque de son Parlement à New Delhi par un commando islamiste, qu'elle accusait à l'époque d'être du Lashkar.
New Delhi et son nouvel allié américain imputent les attaques coordonnées de Bombay au Lashkar-e-Taïba, l'un des mouvements armés fondamentalistes pakistanais qui assurent lutter contre l'"occupation" indienne du Cachemire, source d'un interminable conflit entre les deux pays, et contre les "persécutions" dont seraient victimes les 150 millions de musulmans en Inde.
Interdit depuis 2002 au Pakistan, le mouvement a longtemps bénéficié de la bienveillance d'Islamabad, voire de l'aide de ses puissants services de renseignements.
Le gouvernement pakistanais répond depuis dix jours que si les Indiens démontrent que les assaillants venaient bien du Pakistan, il fera tout pour arrêter et juger les organisateurs du carnage de Bombay (163 tués et neuf assaillants abattus).
mais la fondation Jamaat-ud-Dawa, qui travaille véritablement sur le terrain pour les déshérités au Cachemire est considérée comme sa vitrine politique.