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Dieselgate : PSA à son tour dans le viseur de la répression des fraudes

Le service français de répression des fraudes soupçonne PSA de "stratégie frauduleuse" pour faire passer les tests antipollution à ses moteurs diesel en France, rapporte vendredi Le Monde. Le groupe automobile a porté plainte contre le quotidien.

Le groupe PSA risque jusqu'à 5 milliards d'euros d'amende alors qu'il est rattrapé à son tour par le scandale du Dieselgate. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) soupçonne le constructeur automobile français d'avoir truqué les tests de ces moteurs diesel, rapporte vendredi 8 septembre Le Monde, qui s'est procuré une copie du procès-verbal.

Le groupe dément ces accusations et a porté plainte pour "violation du secret de l’instruction".

Ces révélations s'inscrivent dans le cadre d'une enquête judiciaire visant PSA, conduite depuis avril par des juges d'instruction, pour des soupçons de tromperie dans cette affaire du Dieselgate. Les constructeurs allemand Volkswagen, français Renault et italo-américain Fiat-Chrysler sont déjà dans la mire de la justice française pour des faits similaires.

"Des moteurs frauduleux"

Les enquêteurs évoquent chez le groupe automobile une "stratégie globale visant à fabriquer des moteurs frauduleux, puis à les commercialiser", selon Le Monde. D'après la DGCCRF citée par le quotidien, quelque 1,9 million de véhicules diesel de génération Euro5 (la norme en vigueur jusqu'en 2015), "dont le moteur fonctionne selon les stratégies frauduleuses" ont été vendus par PSA entre septembre 2009 et septembre 2015 en France.

Selon le quotidien du soir, le service de repression des fraudes envisagerait une amende 5 milliards d'euros, l'équivalent de 10 % de la moyenne du chiffre d’affaires du groupe lors des exercices 2013, 2014 et 2015.

De son côté, le constructeur "dément toute stratégie frauduleuse et réaffirme avec force la pertinence de ses choix technologiques", a réagi dans un communiqué la société, qui gère les marques Peugeot, Citroën et DS. PSA "n'a pas été contacté par la justice" et "s'indigne de la transmission d'informations à des tiers sans qu'il ait eu de son côté accès au dossier transmis par la DGCCRF au parquet, ce qui lui interdit jusqu'à présent de faire valoir ses arguments".

Par ailleurs, "le groupe PSA a décidé de déposer une plainte auprès du procureur de la République pour violation du secret de l'instruction", a déclaré un porte-parole du groupe.

Groupe PSA denies any fraud strategy and strongly reaffirms its technological choices ➡️ https://t.co/Mbk7t6llFd pic.twitter.com/CtewnX3SDI

  Groupe PSA (@GroupePSA) 8 septembre 2017

L'action Peugeot souffrait vendredi à la bourse de Paris, son cours chutant de plus de 4,3 % à 12 h 45 dans un marché en légère baisse (-0,3 %). Le titre pâtit également d'une baisse de recommandation par des analystes.

Les révélations de vendredi interviennent à quatre jours de l'ouverture aux médias du salon automobile de Francfort, en Allemagne, grand rendez-vous de la rentrée pour le secteur automobile mondial. L'édition précédente, en septembre 2015, avait été marquée par le début du scandale de moteurs diesel truqués chez Volkswagen.

Avec AFP