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"Mettons les femmes sur un piédestal !"

Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 5 septembre, les réactions à l’essai nucléaire de Pyongyang, les régimes birman et burundais accusé de crimes contre l’humanité. La « diplomatie du caviar » de l’Azerbaïdjan. Et une belle proposition.

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Au menu de cette revue de presse internationale, les réactions à l’annonce de l’essai d’une bombe H par la Corée du Nord.

D’après The New York Times, les Etats-Unis, avec leurs alliés européens et japonais, ont annoncé hier lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée en urgence, négocier de nouvelles sanctions sévères contre Pyongyang. La Corée du Nord «ne demande qu'une chose, la guerre», accuse Washington, qui propose notamment de stopper toutes les exportations de carburant vers la Corée du Nord. Une proposition qui doit toutefois obtenir l’aval de Moscou et de Pékin, qui disposent d’un droit de veto, et dont la position apparaît pour le moment incertaine, comme en témoigne The China Daily, qui rapporte que le président XiJinping estime que la crise «doit être résolue de manière pacifique», par le dialogue. Le quotidien chinois désapprouve les déclarations martiales de Donald Trump: «condamner la Corée du Nord pour ses aventures nucléaires est justifié, mais le président américain ne règle rien à la situation en la critiquant, et en critiquant la Chine», prévient The China Daily, qui explique que si les efforts de Pékin n’ont pas encore porté leurs fruits, c’est parce que «les Etats-Unis n’ont jamais pris en compte ses conseils sur la façon de résoudre le dossier nord-coréen».

A la une également, l’exode des Rohingyas, victimes du nettoyage ethnique orchestré par le régime birman et des milices bouddhistes, vers le Bangladesh. D’après l’ONU, en dix jours, près de 90 000 personnes appartenant à cette minorité musulmane ont fui les exactions – trouvant effectivement refuge au Bangladesh, qui se retrouve confronté à une nouvelle crise humanitaire, selon The Daily Star of Bangladesh, qui met en cause l’attitude de la communauté internationale : «le monde s’inquiète mais n’agit pas», accuse le journal, qui affirme que si l’ONU «semble incapable de prendre des mesures fortes contre le régime birman, c’est à cause de la Chine, qui a bloqué en mars dernier, avec le soutien de la Russie, une résolution du Conseil de sécurité demandant la protection des civils et des minorités», la réaction de l’ONU se limitant aujourd’hui à un communiqué insistant sur la nécessité de préserver un accès humanitaire aux zones concernées par les violences en Birmanie. The Guardian parle pourtant de «crimes contre l’humanité», commis contre la communauté rohingya – et s’inquiète de ce que cette minorité, persécutée en Birmanie, soit considérée comme une communauté étrangère au Bangladesh. Le quotidien britannique évoque «la terrible ironie de l’implication d’Aung San Suu Kyi dans les persécutions subies par les Rohingyas, elle qui est apparue pendant si longtemps comme la figure des droits de l’Homme universels. Elle, la prix Nobel de la paix, qui fut considérée pendant des décennies comme l’incarnation de la défense inébranlable de ces droits, et qui apparaît aujourd’hui comme la figure de proue insensible d’un régime vicieux».

Il est lui aussi accusé de crimes contre l’humanité : le régime de Pierre Nkurunziza, dont les exactions au Burundi depuis 2015, ont été recensées par une commission d’enquête des Nations unies. D’après Le Monde, un rapport a été établi à partir de «quelque cinq cents témoignages», et il évoque notamment 45 cas de viols, touchant des personnes âgées de 8 à 71 ans – un chiffre qui n’indiquerait toutefois pas le nombre de viols commis dans le pays, les enquêteurs n’ayant pas été autorisés à entrer au Burundi, ce qui les a contraint à se rendre dans des pays voisins, pour y rencontrer des réfugiés, où les enquêteurs ont recueilli des témoignages faisant état de viols, mais aussi d’arrestations, de tortures, sévices, et assassinats extra-judiciaires exécutés par les forces de l’ordre, le creusement de fosses communes pour cacher les corps de suspects exécutés ou morts sous la torture depuis 2015, depuis la décision de Pierre Nkurunziza de se représenter pour un troisième mandat, alors que le nombre de mandats présidentiels est limité à deux, au Burundi.

Notez aussi ces révélations de dix journaux européens sur ce que certains appellent «la diplomatie du caviar», de l’Azerbaïdjan. «Derrière ce terme exotique, explique Le Monde, se cache une référence à la tendance du régime azerbaïdjanais à se ménager, à coups de livraisons de ce mets luxueux, la bienveillance de responsables occidentaux». Une stratégie d’influence, dont auraient bénéficié plusieurs personnalités, dont Eduard Lintner, un responsable de premier plan de la CSU, le parti politique bavarois. En deux ans, 19 virements en provenance d'Azerbaïdjan lui auraient été destinés, pour la bagatelle de 891000 euros, une somme qui soulève d’autant plus de questions qu’Eduard Lintner est surtout connu pour avoir occupé pendant plus de 10 ans des fonctions importantes au sein du Conseil de l’Europe, notamment à la direction du comité … pour les droits de l’homme.

Tout autre chose, pour terminer. Une proposition qui, j’en suis sûre, va vous plaire, faite par The New York Times, qui relève le manque de statues représentant les femmes, parmi les monuments historiques et qui propose, donc, qu’on les mette davantage sur un piédestal. À bon entendeur...

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