Au menu de cette revue de presse française, lundi 5 septembre, la mobilisation de la CGT contre la loi Pénicaud, qui reçoit en revanche un bon accueil du côté du patronat. La parenthèse enchantée de l’exécutif. Une enquête sur un policier d’Orly soupçonné d’avoir été "retourné" par le Maroc. L’inquiétant monsieur Kim. Et le panda Yuan-Zi.
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A la Une de la presse française, ce matin, la mobilisation contre la loi Pénicaud. Une première grande manifestation est annoncée, le 12 septembre, dans une semaine exactement, à l’appel de la CGT.
L’Humanité bat le rappel contre ce qu’il présente comme un «grand bond en arrière» - à la une, des syndicalistes, des avocats, des juristes et des parlementaires, alertent sur les conséquences, néfastes selon eux, qu’aura la réforme du Code du travail pour les salariés. «Un Code du travail transformé en passoire, protégeant davantage les employeurs que les salariés», selon l’Huma, qui dénonce «une régression sans précédent au bénéfice du seul patronat». «Le Medef en rêvait, Macron l’a réalisé».
Le principal syndicat patronal en rêvait-il? Il ne fait pas mauvais accueil, en tout cas, aux ordonnances du gouvernement, d’après les Echos, qui ont interrogé cinq dirigeants d’entreprise, dont Jean-Philippe Hubsch, à la tête de la société Assurance-Conseils, 25 salariés. Selon lui, «le dialogue fonctionne bien sans délégué syndical», et il considère que le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif est «une grande avancée». «La loi n’augmentera sans doute pas le nombre de licenciements, assure-t-il, mais fluidifiera les embauches en mettant un prix derrière l’acte de licenciement». Nuance.
En attendant, le gouvernement poursuit ses réformes et rencontre aujourd’hui les syndicats pour discuter de l’assurance-chômage. Les Echos, toujours, expliquent que l’exécutif tenter d’allonger la drôle de période actuelle, où l’opposition est faible, pour avancer sur ses projets. «Tout macroniste pur sucre vit la période actuelle comme une parenthèse enchantée», relève le journal. «Le champ est libre, aucun parasite ne vient brouiller la ligne, ou plutôt l’action. Un rêve de politique, en somme, ses avantages sans ses inconvénients». «Mais ce temps est compté», préviennent tout de même les Echos. Pour le moment, la voie est libre, ironise l’Opinion – où le dessin de Kak montre Emmanuel Macron tirant parti des divisions syndicales, s’amusant avec ses jouets, version Toy Story. Visiblement, le préféré du moment, c’est Buzz l’éclair, alias FO - au grand dépit du cow-boy Woody, l’ex-chouchou, alias la CFDT. «Bien fait», ricane dans son coin le petit cochon Bayonne, pour la CGT.
Divisions syndicales d’un côté, hésitations politiques de l’autre. Chez les socialistes, nous dit le Parisien, on ne sait pas «sur quel pied s’opposer». Le PS n’a pas appelé à manifester dans une semaine avec les syndicats, mais certains cadres iront quand même, tandis que les Républicains sont en pleine campagne pour désigner leur nouveau patron. D’après le Figaro, ils sont six, désormais, à vouloir être candidats à la présidence du parti.
A noter également ce matin, cette enquête de Libération, qui affirme que «le Maroc a espionné la France». D’après le journal, les services secrets de Rabat auraient réussi à se procurer des informations confidentielles ultrasensibles, après être parvenus à «retourner» un agent de la police aux frontières d’Orly, qui leur aurait procuré des fiches S, signalant les individus soupçonnés de radicalisation - en échange de voyages tout frais payés au Maroc. Aujourd’hui mis en examen, notamment pour corruption et violation du secret professionnel, le policier français aurait agi en-dehors de tout cadre légal, sans autorisation de sa hiérarchie, et assure avoir voulu agir dans «l’intérêt de la France». Les avocats de son «interlocuteur», celui auquel il a communiqué des informations sensibles, un directeur d’une société de sûreté travaillant à Orly, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire avec un agent marocain – ses avocats, donc, disent déplorer quant à eux «qu’à la suite d’une guerre des polices, l’inspection générale de la police nationale, ait pu détruire un canal très efficace entre deux Etats amis dans le lutte contre le terrorisme» - un échange de bons procédés, en somme.
Un mot, également, de l’enquête sur les biens accumulés en France par l’ancien président du Gabon, Ali Bongo – la justice vient de clore ses investigations. D’après le Parisien, ce trésor constitué de trois hôtels particuliers à Paris, et de sept villas à Nice, entretenus à grand frais, aurait été estimé à plus de 68 millions d’euros – des biens gelés, pour le moment, car soupçonnés d’avoir été « mal acquis », c'est-à-dire issus du détournement présumé d’argent public par l’ancien président gabonais, décédé en 2009. Pour le moment, aucun membre du clan Bongo n’a été mis en examen, et le président Ali Bongo, le fils d’Omar Bongo, n’a pas autorisé ses avocats à s’exprimer. La banque BNP Paribas, par laquelle auraient transité 3,5 millions d’euros destinés à Omar Bongo en France est quant à elle mise en cause par les enquêteurs, qui la soupçonnent d’avoir «accepté de jouer un rôle important dans un système de blanchiment».
On termine avec la suite des réactions à l’annonce de l’essai d’une bombe H par la Corée du nord. Jusqu’où est capable d’aller «l’effrayant Monsieur Kim?», s’alarme le Parisien, qui a choisi pour sa Une la même photo inquiétante que ses confrères de 20 minutes. Visiblement inspirés, ils tentent le jeu de mots: «la choré du nord», titre le journal – qui tente de décrypter la «chorégraphie» mise en scène par Pyongyang.
Mais il n’y a pas que l’apocalypse dans la vie, il y a les bébés pandas, aussi. Le Parisien nous apprend que le petit Yuan-Zi, le fils du panda femelle Huan Huan, prêtée par la Chine au zoo de Beauval. Il a maintenant un mois. Pour le moment, il n’est pas encore possible de le voir, préservation de son intimité oblige. Les présentations officielles n’auront lieu qu’à la fin de cette année, début de l’année prochaine.
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