Ils s'appellent Bill et Belinda, et sont supposés rappeler aux automobilistes l'importance d'être vigilants quand on roule près d'une école. Un peu déconcertantes, ces bornes de circulation en forme d'enfants ne font pas l'unanimité.
Installées aux abords des établissements scolaires, les bornes de circulation ont habituellement pour objectif de signaler aux usagers de la route qu'un enfant peut faire irruption sur la voie à tout moment. En soi, un aménagement urbain essentiel pour la sécurité de tous. À Slough, ville situé dans le sud de l'Angleterre, les pouvoirs locaux ont eu l'idée originale d'installer Bill et Belinda, deux piquets en forme d'enfants près d'une école.
Certes, le dispositif – que l'on retrouve également ailleurs dans le pays, à Leicester, Birmingham et Windsor – a le mérite de changer un peu des habituels piquets un peu rasoirs. Mais plutôt que de renseigner les conducteurs, ces bornes ont tendance à en perturber certains.
En les déconcentrant, les silhouettes – qui ont coûté 5 395 livres à la collectivité, soit un peu plus de 6 000 euros – ne risquent-elles pas au contraire de perturber la conduite des automobilistes ? "Trop creepy. Si je les apercevais au volant de ma voiture, elles me feraient tellement flipper que je causerais peut-être un accident", a réagi Connor McGinn, député travailliste. Un avis qui n'est pas partagé par Luisa Sullivan, conseillère régionale au comté de Buckinghamshire, qui estime que les bornes arborent une expression du visage suffisamment neutre pour ne pas dérouter les conducteurs.
En ville, la présence de Bill et Belinda ne manque pas d'alimenter les conversations. Amusés, certains habitants sont même allés jusqu'à déguiser les bornes avec des bonnets ou des écharpes. D'autres, à l'instar d'une certaine Alison Major, estime que l'utilité de ces bornes n'est que temporaire : "Une fois que tout le monde se sera habitué au fait que ce sont de faux enfants, plus personne ne les verra. Et les accidents d'enfants redeviendront un risque", devine-t-elle. En attendant, "il faut bien essayer d'expérimenter de nouvelles solutions en matière de sécurité routière", défend Luisa Sullivan.
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