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L'université de Manchester a retrouvé 148 lettres d'Alan Turing par hasard dans un vieux meuble

La correspondance, datée de 1949 à 1954, a été découverte dans une pièce de l'université de Manchester en mai dernier. Elle vient d'être publiée sur le site de l'établissement.

"Je n’aimerais pas le voyage, et je déteste l’Amérique", répondait dans une lettre datée d’avril 1953 Alan Turing à un confrère qui l’invitait à une conférence aux États-Unis. Ça a le mérite d'être clair.

Au total, ce sont près de 150 lettres rédigées par le célèbre mathématicien, datées de 1949 à 1954, qu'a retrouvé accidentellement dans un vieux meuble Jim Miles, professeur à l’université de Manchester. "Quand je suis tombé pour la première fois sur ces lettres, j’ai d’abord pensé qu'il ne pouvait pas s'agir de ce à quoi je pensais. Mais c’était bien ça : un dossier entier de vieilles lettres et de documents appartenant à Alan Turing. J’étais vraiment étonné que [cette corrrespondance] soit restée à l’abri des regards si longtemps", a expliqué le professeur dans un communiqué.

Here's a few of the letters from the collection found by @csmcr pic.twitter.com/sRxlZder1l

— Uni of Manchester (@OfficialUoM) 25 août 2017

Une vie privée discrète

Dans la centaine de documents sortis du placard, des invitations à des conférences, à des émissions de radio, et des notes académiques, mais très peu de contenu personnel sur celui qui deviendra directeur adjoint du département d’Informatique de l’université de Manchester après la guerre. "Il y a très peu de choses qui touche à une correspondance personnelle et il n'y a aucune lettre de la famille d’Alan Turing. Mais cela nous donne déjà un aperçu très intéressant de ses méthodes de travail et de sa vie académique lorsqu'il officiait à l’université de Manchester", a expliqué James Peters, archiviste de la bibliothèque de l’université.

In these correspondence there is a handwritten draft BBC radio programme about Artificial Intelligence (AI). pic.twitter.com/Puf60UAsaT

— Uni of Manchester (@OfficialUoM) 25 août 2017

In these letters Turing is in conversation with Chess Magazine regarding his AI algorithm for a game of chess. pic.twitter.com/AS1GlIwQY9

— Uni of Manchester (@OfficialUoM) 25 août 2017

Et pourtant, les lettres retrouvées correspondent à une période clé de la vie d’Alan Turing. En 1952, le mathématicien est condamné pour acte sexuel illégal et forcé de prendre un traitement hormonal pour "soigner" son homosexualité, ce qui le poussera à mettre fin à ses jours en 1954.

On y trouve donc peu d'éléments sur la vie personnelle d’Alan Turing, comme sur le projet top-secret du mathématicien devenu célèbre pour avoir décrypté le code Enigma utilisé par l’Allemagne nazie. Hormis une lettre, celle du directeur des services secrets britanniques de l’époque, avec qui Alan Turing a échangé sur ses plans de déménagement dans un courrier daté de 1952.

In these two letters, Turing is directly communicating with the Director of GCHQ, Sir Eric Jones. pic.twitter.com/QdgILlQoFM

— Uni of Manchester (@OfficialUoM) 25 août 2017

Les documents ont été découverts en mai dernier, mais viennent d’être publiés par l’université de Manchester. Ils sont entièrement disponibles en ligne ici.

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