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Le Venezuela riposte à la "menace" américaine par des manoeuvres militaires

Le président du Venezuela Nicolas Maduro mobilise, samedi et dimanche, des milliers de soldats pour des exercices militaires. Une démonstration de force qui intervient au lendemain de nouvelles sanctions financières décrétées par Washington.

Un week-end sur le thème de la "Souveraineté bolivarienne 2017". C’est ainsi qu’ont été baptisées les manoeuvres militaires qui se tiennent samedi 26 et dimanche 27 août au Venezuela. Quelques 200 000 soldats et 700 000 miliciens, réservistes et civils, doivent y prendre part. Avions et chars sont aussi de sortie.

L’appel a été lancé par le président vénézuélien Nicolas Maduro en réponse à la "menace" de son homologue américain Donald Trump, qui a justement annoncé, la veille, de nouvelles sanctions financière contre le pays pétrolier.

Ces manoeuvres militaires avaient déjà été ordonnées mi-août par le chef de l'État vénézuélien après des déclarations hostiles de Donald Trump. Interrogé depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, le locataire de la Maison Blanche avait évoqué "une possible option militaire si nécessaire" au Venezuela, provoquant la colère de Nicolas Maduro. Nombre de pays de la région - Brésil, Colombie, Pérou, Chili, Mexique ou encore Equateur - avaient clairement rejeté la perspective d'un recours à la force.

Pas d’action militaire américaine dans l’immédiat

Vendredi, la Maison Blanche a finalement écarté tout passage à l’acte au Venezuela à court terme. "Nous étudions toujours un vaste éventail d'options", a déclaré le général HR McMaster, conseiller à la sécurité nationale. "Toute décision serait prise en conjonction avec nos partenaires dans la région et aucune action militaire n'est prévue dans un futur proche".

En revanche, déterminé à démontrer que Washington ne resterait pas immobile face à la crise au Venezuela, Donald Trump a signé vendredi un décret interdisant d'acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela ou par la compagnie pétrolière nationale PDVSA.

Riche en ressources pétrolières mais pauvre en liquidités, le pays, dont la dette est estimée à plus de 100 milliards de dollars, redoute le spectre d'un défaut de paiement.

“Priver la dictature de Maduro d’une source cruciale de financement”

Le décret ne mentionne cependant pas une quelconque interdiction à des compagnies américaines d'acheter du brut vénézuélien. "Ces mesures ont été soigneusement calibrées pour priver la dictature Maduro d'une source cruciale de financement", a souligné la Maison Blanche, qualifiant le régime en place de "dictature".

Nicolas Maduro a convoqué vendredi pour une réunion urgente les entreprises américaines qui achètent du pétrole au Venezuela afin d'analyser les sanctions imposées à Caracas par les États-Unis. Le pays sud-américain vend 800 000 des 1,9 millions de barils de sa production quotidienne.

Très critiqué, Nicolas Maduro est confronté depuis début avril à une violente vague de contestations qui a fait au moins 125 morts depuis avril. L'opposition le considère comme responsable de la grave crise économique que traverse le Venezuela. Elle lui reproche également d'avoir fait élire une assemblée constituante "fantoche", fin juillet, assemblée constituante qui s'est désormais emparée des pouvoirs législatifs de l'assemblée nationale, la seule institution du pays contrôlée par l'opposition depuis la fin 2015.

Avec AFP