
Le président Donald Trump s'adresse aux journalistes dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, le jeudi 18 décembre 2025. © Evan Vucci, AP
Suspendu jeudi 18 décembre par la ministre américaine de la Sécurité intérieure Kristi Noem, le très convoité programme de visas par loterie permet chaque année la délivrance de cartes de résident aux États-Unis à quelque 50 000 personnes.
Le ressortissant portugais suspecté d'avoir tué deux étudiants à l'université Brown et un professeur du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en avait bénéficié en 2017 pour s'installer dans le pays.
Kristi Noem a ordonné aux services de citoyenneté et d'immigration (USCIS) de le suspendre "afin d'éviter que d'autres Américains ne soient les victimes de ce programme désastreux", a-t-elle écrit sur X jeudi soir.
Instaurée en 1990, cette loterie permet la délivrance de cartes de résident par tirage au sort, sous condition de critères d'éligibilité.
Elle vise à diversifier l'immigration en favorisant les ressortissants de pays peu représentés aux États-Unis.
Les candidats doivent posséder un diplôme d'études secondaires ou une expérience professionnelle.
Un examen et un entretien sont aussi nécessaires. Après avoir été tirés au sort, les gagnants doivent se soumettre à une vérification de leurs antécédents pour obtenir l'admission aux États-Unis.
20 millions de participants en 2025
Chaque année, des dizaines de millions de personnes tentent leur chance, pour 50 000 heureux élus qui obtiennent la fameuse "carte verte".
Plus de 20 millions de personnes ont participé à loterie en 2025 et environ 130 000 d'entre elles ont été pré-sélectionnées, selon le département d'Etat.
En 2025, 40 ressortissants portugais ont obtenu ce visa, selon la même source. Les natifs de certains pays, notamment le Brésil, le Canada, la Chine et le Venezuela, ne sont pas éligibles pour des raisons diverses.
La suspension du programme est la dernière mesure en date prise par l'administration Trump pour limiter l'immigration.
Après l'attentat de Washington en novembre contre des soldats de la Garde nationale, perpétré par un ressortissant afghan, Donald Trump avait annoncé "suspendre définitivement l'immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde".
Multiples restrictions sur les visas
Le républicain avait également menacé d'annuler "des millions" d'admissions d'étrangers accordées par l'administration précédente de Joe Biden.
Donald Trump s'est aussi attaqué aux visas des étudiants, des journalistes et des diplomates.
Son administration propose que les détenteurs d'un visa étudiant ne soient pas autorisés à rester plus de quatre ans sur le territoire américain. Elle souhaite aussi faire passer à 240 jours, contre cinq ans jusqu'ici, la durée initiale des visas accordés aux représentants de médias étrangers.
Trump a également sensiblement augmenté les frais de demande des visas H-1B, réservés aux travailleurs étrangers hautement qualifiés et fréquemment utilisés notamment dans le secteur des technologies.
A l'inverse, il s'est félicité du lancement récent de sa "Gold Card", qu'il appelle aussi "Trump card", un visa permanent pour les États-Unis sur le modèle des cartes vertes. Elle est vendue entre un et cinq millions de dollars.
Avec AFP
