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Algérie : le Premier ministre limogé trois mois après sa nomination

Le Premier ministre algérien, Abdelmadjid Tebboune, a été limogé, a annoncé mardi la présidence algérienne, moins de trois mois après son entrée en fonction. Ahmed Ouyahia a été nommé à la tête du gouvernement pour le remplacer.

"Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis fin aux fonctions du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune et a nommé Ahmed Ouyahia", jusqu'ici chef de cabinet du chef de l'État. Abdelmadjid Tebboune a été démis mardi 15 août de ses fonctions moins trois mois après sa nomination à la tête du gouvernement algérien, a annoncé la présidence, citée par les médias officiels.

Abdelmadjid Tebboune avait été nommé Premier ministre le 24 mai, dans la foulée des élections législatives du 4 mai en Algérie, remportée par le Front de libération nationale (FLN) d'Abdelaziz Bouteflika, parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962. À la surprise générale, il avait remplacé à la tête du gouvernement – dans lequel il était ministre de l'Habitat – Abdelmalek Sellal, considéré comme l'homme de confiance du chef de l'État.

Problèmes de "communication" avec Bouteflika

"La vision du Premier ministre ne cadrait pas avec la vision du président", a expliqué à l'AFP une source gouvernementale ayant requis l'anonymat, faisant également état de problèmes de "communication" entre les deux hommes. Les médias privés algériens s'étaient fait l'écho ces derniers jours d'une "sévère" lettre de "recadrage" adressée par Abdelaziz Bouteflika à son Premier ministre, critiquant notamment les récentes mesures limitant les importations de nombreux produits.

Selon le politologue Rachid Tlemçani, Abdelmadjid Tebboune "a essayé de toucher aux intérêts de certains oligarques qui appartiennent au clan présidentiel" et a été victime d'une "lutte des clans" à la tête de l'État.

Abdelmadjid Tebboune, 71 ans, laisse sa place à Ahmed Ouyahia, qui est considéré comme l'un des hommes forts du régime algérien. Ahmed Ouyahia est également le patron du Rassemblement national démocratique (RND), deuxième parti d'Algérie et allié crucial du FLN.

Avec AFP