logo

Migrants : de nouvelles ONG suspendent leur action en Méditerranée

Emboîtant le pas à MSF, d'autres ONG ont annoncé dimanche la suspension de leurs opérations de secours en Méditerranée. En cause : des problèmes de sécurité après l'interdiction lancée par la Libye aux navires étrangers sur une partie de ses côtes.

Dans la foulée de Médecins sans frontières (MSF), deux ONG ont annoncé, dimanche 13 août, la suspension de leurs opérations de secours en Méditerranée.

Les ONG britannique Save the Children et allemande Sea Eye ont indiqué que leurs équipages ne pouvaient plus travailler en toute sécurité en raison de l'attitude hostile des autorités libyennes. MSF a invoqué la même raison pour suspendre ses opérations.

Dans un communiqué, Sea Eye a dit avoir pris cette décision "le cœur lourd", en raison d'une "menace explicite (du gouvernement libyen) aux ONG privées".

Dear Friends,

Today we decided with a heavy heart to temporarily suspend our planned rescue missions in the... https://t.co/zwjHm2n61E

— Sea-Eye (@seaeyeorg) 13 août 2017

La marine libyenne a annoncé jeudi la création au large du territoire d'une zone de recherche et de sauvetage, qu'elle interdit sauf autorisation aux navires étrangers, en particulier aux ONG patrouillant pour secourir des migrants.

"La poursuite de nos opérations de secours n'est pas possible dans ces circonstances, et nous ne pouvons pas les justifier auprès de nos équipages", a déclaré le fondateur de Sea Eye, Michael Buschheuer. "Nous laissons derrière nous un fossé mortel", a-t-il déploré, tout en s'engageant à continuer à surveiller "la situation sécuritaire modifiée" au large de la Libye.

Cette annonce de Sea Eye intervient au lendemain d'une décision similaire de Médecins sans frontières (MSF) de suspendre les activités du Prudence, le plus gros des navires de secours aux migrants en Méditerranée, pour les mêmes raisons.

Parallèlement à la décision libyenne, l'Italie a instauré un "code de bonne conduite" destiné aux ONG et introduisant des règles précises pour continuer à participer à des opérations de secours au large de la Libye.

Alors que l'Italie a vu débarquer plus de 600 000 migrants depuis 2014, essentiellement passés par la Libye, Rome tente de fermer la route, avec le soutien de ses partenaires européens et de l'ONU.

L'Italie cherche également à limiter l'afflux de migrants en Libye même, grâce à un meilleur contrôle des frontières sud et à une coopération avec des pays de transit comme le Niger, le Tchad et le Mali.

Avec AFP