
L'escalade verbale entre les États-Unis et la Corée du Nord fait craindre la possibilité d'un conflit armé aux investisseurs. Ils cherchent à se couvrir en achetant des francs suisses.
La Suisse, refuge d'investisseurs inquiets. Ils se sont tournés vers le franc suisse pour mettre leurs avoirs à l’abri, alors que la rhétorique guerrière est montée d’un cran aussi bien aux États-Unis qu'en Corée du Nord ces derniers jours.
La monnaie refuge a progressé de 1,1 % face au dollar mercredi 9 août et a maintenu l'essentiel de ses gains jeudi matin, sur le marché des changes. La Suisse, grâce à son positionnement géopolitique neutre et sa bonne santé économique, apparaît souvent comme la grande gagnante financière des périodes de crises internationales. L’achat de francs suisses permet aux investisseurs de compenser les risques pris par ailleurs en s’offrant un avoir stable.
C’est la même stratégie qui vaut à l’or sa réputation d’autre valeur refuge par excellence. Le métal précieux a également profité du bras de fer sur fond d’arsenal atomique entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-un. Mais pas autant que le franc suisse, car les États-Unis, partie prenante à la crise actuelle, ont les plus importantes réserves mondiales d’or.
Guerre atomique vs Brexit
Les gains enregistrés par ces valeurs refuges restent toutefois loin de ceux de l’après-Brexit. Le franc suisse avait progressé de 4 % par rapport à la livre sterling dans les jours qui ont suivi le vote britannique en faveur de la sortie de l’Union européenne, le 23 juin 2016. Près d'un an plus tard, il a gagné près de 15 %.
La raison en est simple : le Brexit a réellement eu lieu, la guerre nucléaire entre les États-Unis et la Corée du Nord, pas encore. Autrement dit, les investisseurs craignent davantage les actes que les paroles. La possibilité d’un conflit ouvert entre les deux nations est désormais prise au sérieux, mais l’hypothèse d’une utilisation de l’arme atomique de part et d’autres de l’Atlantique semble encore exclue pour ces financiers.