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Alerte attentat : un rapport juge l'application pour smartphone "défaillante"

L'application pour smartphone, lancée par le ministère de l'Intérieur après les attaques terroristes de novembre 2015, doit être revue, selon un rapport sénatorial.

Le système d'alerte attentat doit être revu. C'est la conclusion d'un rapport dévoilé, samedi 5 août, par le sénateur Les Républicains (LR) Jean-Pierre Vogel, qui souligne les "défaillances" de l'application pour smartphone.

Lancée par le ministère de l'Intérieur, cette application a "été conçue dans l'urgence", à la suite des attentats du 13 novembre 2015 et mise en place avant l'Euro-2016, "ce qui a nui à la qualité du produit final". "Des défaillances nuisant à la fiabilité et à l'ergonomie de l'application subsistent encore aujourd'hui", souligne le sénateur.

Seulement 500 000 utilisateurs

L'efficacité de l'application avait été mise en cause après l'attentat de Nice, le 14 juillet 2016. Le ministère de l'Intérieur avait alors reconnu que le premier message d'alerte avait été envoyé tardivement. Lors des dernières attaques à Paris, la communication officielle s'est faite dans un premier temps par des tweets de la préfecture de police.

L'auteur du rapport reproche par ailleurs au système d'alerte de n'être disponible que sur certains téléphones. Le système "devait initialement reposer sur une solution technique permettant la diffusion, en toute circonstance, de SMS d'alerte et d'information, en liaison avec les opérateurs de téléphonie mobile", souligne-t-il. Il reproche également aux autorités d'avoir privilégié le recours à un système d'alerte via "un réseau de sirènes devenu totalement obsolète", en y consacrant 80 % des crédits prévus sur un financement de 44,7 millions échelonné de 2012 à 2019.

Demandant que les défaillances de l'application soient "rapidement corrigées", Jean-Pierre Vogel recommande qu'une évaluation soit menée d'ici fin 2019, afin d'envisager un éventuel recours au système de SMS initialement envisagé via la technologie Cell Broadcast. "Toutefois, si l'application smartphone devait être maintenue à terme, il me semble également nécessaire qu'elle soit disponible sur tous les types de smartphones et que soit faite une publicité plus grande visant à augmenter le nombre d'utilisateurs, aujourd'hui limités à environ 500 000, pour qu'elle constitue un vecteur efficace de l'alerte", souligne-t-il.

Avec AFP