
Taro Aso a dissous le Parlement japonais, ce mardi, en vue des législatives anticipées du 30 août. Le scrutin s'annonce délicat pour le parti au pouvoir, les sondages faisant du principal mouvement d'opposition le favori du scrutin.
Le Premier ministre japonais, Taro Aso, a dissous la Chambre des députés avec l’approbation de l’empereur Akihito, ce mardi.
En baisse dans les sondages et politiquement affaibli après plusieurs revers électoraux, Taro Aso a décidé d’avancer au 30 août les législatives initialement prévues pour le mois d'octobre prochain.
"La dissolution est nécessaire, afin de nous permettre de bénéficier de davantage de compréhension et de coopération du peuple japonais", a expliqué le Premier ministre à son gouvernement.
Selon Nathalie Tourret, correspondante de FRANCE 24 au Japon, "la campagne pour ce scrutin s’annonce très difficile". Il risque, en effet, d'en découler un bouleversement du paysage politique nippon. Au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, les conservateurs du Parti libéral démocrate (PLD) pourraient subir, cette fois, une défaite historique face au Parti démocrate du Japon (PDJ), donné favori dans les sondages.
À l’annonce de la dissolution par le président de la Chambre, les députés se sont levés, criant par trois fois "Banzaï" ("longue vie"), bras levés, comme le veut la tradition.
Le parti au pouvoir de plus en plus affaibli
Alors que le Japon traverse la plus grave récession de son Histoire, le chef du gouvernement et son parti, le PLD, sont, depuis des mois, sous le feu des critiques.
Depuis le départ du très populaire Premier ministre Junichiro Koizoumi, en 2006, le parti n'a jamais vraiment réussi à lui trouver un successeur. En l’espace de trois ans, pas moins de trois Premiers ministres se sont succédés. Taro Aso est lui-même en poste depuis moins d'un an.
Scandales financiers et revers électoraux, ainsi que la victoire de l’opposition aux municipales de Chiba à la mi-juin, ont également participé à l’affaiblissement du PLD.
La crise qu'il traverse est d'autant plus grande qu' "il y existe des luttes internes", selon Nathalie Tourret. En plus de sa gestion de la récesssion, Taro Aso se voit reprocher des prises de positions hasardeuses qui ont donné naissance à de profondes divisions au sein du parti.
"Mes déclarations, et ce qui a été qualifié de changements de positions politiques, ont conduit le peuple japonais à se détourner de la politique. Il en a résulté une chute de la popularité du PLD. J'en suis profondément désolé", a déclaré le Premier ministre à la presse, à l’issue d’une réunion avec les membres de son parti.
Alors que la popularité de Taro Aso est passée sous le seuil de 20 %, selon les derniers sondages, le PDJ et son chef, Yukio Hatoyama, sont donnés en tête des intentions de vote des Japonais pour le prochain scrutin.
Le PDJ, qui n'a jamais gouverné, est favorable à une plus grande indépendance vis-vis des États-Unis et à la mise en place d'une économie moins libérale.