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Nigeria : très lourd bilan humain après une attaque de Boko Haram contre une mission pétrolière

Au moins 69 personnes ont trouvé la mort dans l'attaque d'un convoi de prospection pétrolière dans le nord-est du Nigeria menée par le groupe jihadiste Boko Haram.

Au moins 69 personnes ont trouvé la mort dans l'attaque d'un convoi de prospection pétrolière dans le nord-est du Nigeria, menée mardi par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, a déclaré un travailleur humanitaire samedi 29 juillet à l'AFP.

Ayant pris part à la recherche des corps après l'attaque, la plus sanglante cette année, le travailleur humanitaire a assuré sous couvert de l'anonymat que 19 soldats, 33 membres de milices civiles et 17 civils avaient été tués.

"Le dernier corps a été retrouvé [vendredi] dans la brousse du district de Geidam, dans l'État voisin de Yobe, à plusieurs kilomètres des lieux de l'embuscade", a-t-il dit à l'AFP. "La victime, blessée par balle, est visiblement morte après avoir marché pendant longtemps. Il pourrait y avoir davantage de personnes dans le même cas retrouvées dans la brousse."

Selon une autre source proche de l'opération de secours, "70 personnes ou plus" sont mortes, et il n'est pas sûr que toutes les victimes aient été retrouvées.

Épicentre des violences

Les circonstances de l'embuscade tendue mardi aux gardes et à l'équipe de la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), accompagnés de géologues de l'université de Maiduguri, de retour d'une mission d'exploration pétrolière, n'ont pas encore été éclaircies en raison du strict contrôle de l'armée sur les accès au Borno, épicentre des violences de Boko Haram.

Aucun nouveau bilan n'a été fourni par l'armée, qui avait reconnu mercredi la mort de dix personnes (neuf militaires et un civil) dans l'attaque près de Magumeri, à 50 km au nord-ouest de Maiduguri, capitale de l'État de Borno (nord-est). Vendredi, des sources médicales et humanitaires avaient déclaré que l'embuscade avait fait au moins une cinquantaine de morts, essentiellement parmi les soldats et miliciens escortant le convoi.

Ce bilan, particulièrement lourd, vient contredire les affirmations du gouvernement donnant Boko Haram comme très affaibli. Le groupe jihadiste a diffusé pendant le week-end une courte vidéo de trois membres de la mission pétrolière enlevés, qui appellent le gouvernement à accéder aux exigences des jihadistes afin qu'ils soient libérés.

La spectaculaire attaque "est une confirmation de l'audace et de l'assurance que Boko Haram a réussi à reprendre au cours des six dernières semaines", a commenté Yan St-Pierre, du centre de recherches Modern security consulting group à Berlin. "Ils attaquent de plus en plus d'avant-postes et de convois militaires. Le fait qu'ils s'en prennent à du personnel de la NNPC montre qu'ils n'ont pas peur de représailles de l'armée."

Avec AFP