Malgré l'interdiction des rassemblements, l'opposition au président vénézuélien Nicolas Maduro a appelé à manifester sans discontinuer de vendredi à dimanche. Plus de cent personnes sont mortes depuis le début des protestations début avril.
De nouvelles violences sont à craindre au Venezuela. Malgré l'interdiction des rassemblements, l'opposition au président vénézuélien Nicolas Maduro a appelé à manifester sans discontinuer de vendredi à dimanche, jour de l'élection des membres de l'Assemblée constituante contestée.
"Nous appelons le peuple du Venezuela à se préparer à une journée intense de manifestations dans les rues vendredi, samedi et dimanche, pour que tout le pays montre au monde que la Constituante n'a aucune légitimité", a déclaré lors d'une conférence de presse Freddy Guevara, vice-président du Parlement dirigé par l'opposition.
Interdiction des manifestations
Jeudi, le ministre de l'Intérieur, le général Nestor Reverol, avait pourtant annoncé que "sont interdits les réunions et manifestations publiques, les rassemblements et tous les événements de même nature susceptibles de perturber ou d'affecter le déroulement normal du processus électoral". Il a prévenu que les contrevenants risquaient de cinq à dix ans de prison.
Le président Maduro a soutenu à plusieurs reprises qu'il comptait bien maintenir l'élection de la Constituante dimanche, laquelle pourra rédiger une nouvelle Constitution et écarter l'actuelle Assemblée nationale, où l'opposition est majoritaire depuis les législatives de 2015.
Les familles des diplomates américains priés de quitter le pays
L'appel à la grève de 48 heures, qui s'est achevée jeudi soir, a été suivi à 90 % dans le pays, s'est félicité la coalition de l'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), à l'origine du mouvement. Les principales centrales syndicales ont apporté leur soutien à la mobilisation. Signe de la paralysie d'une partie du pays, des magasins fermés étaient visibles à Caracas, où les longues voies rapides paraissaient presque vides.
Après 48 heures de grève générale, les affrontements avec la police ont fait cinq victimes. Ces derniers décès portent à 108 le nombre de morts depuis le début des manifestations contre le début avril.
Devant une "situation politique et sécuritaire imprévisible", les États-Unis ont ordonné, jeudi, aux familles des diplomates en poste au Venezuela de quitter le pays. La diplomatie américaine a également précisé qu'elle "autorisait le départ volontaire des employés gouvernementaux" travaillant à l'ambassade des États-Unis à Caracas. Washington a pris depuis longtemps fait et cause pour l'opposition, le président Donald Trump qualifiant son homologue vénézuélien de "dictateur" et imposant des sanctions contre 13 anciens et actuels responsables gouvernementaux.
Avec AFP et Reuters