
Le gouvernement israélien a décidé mardi de cesser d'utiliser des détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Malgré cette décision, les autorités musulmanes ont demandé aux fidèles de continuer à boycotter le site.
Les détecteurs de métaux installés aux abords de l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, vont être retirés et remplacés par des dispositifs de surveillance plus discrets, a annoncé mardi 25 juillet le gouvernement israélien dans un communiqué. Selon le communiqué du gouvernement, il a été décidé de suivre les recommandations des services de sécurité et de remplacer les portiques par des systèmes de "vérification intelligents".
Malgré cette annonce, les autorités musulmanes à Jérusalem ont demandé aux fidèles de continuer à boycotter le site "jusqu'à ce qu'un comité technique du Waqf (organisme gérant les biens musulmans à Jérusalem-Est) fasse une évaluation de la situation et que la situation revienne à ce qu'elle était avant le 14 juillet".
Joint par France 24, Fadi Kattan, le porte-parole de l’initiative nationale palestinienne, estime que ce retrait des portiques est une "victoire de la résistance non-violente palestienne", mais juge que ce n'est "pas suffisant". "On ne peut plus continuer sous l’occupation constante", affirme le porte-parole.
Erdogan exhorte les musulmans à "visiter" Jérusalem
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi et exhorté mardi les musulmans du monde entier à "visiter" et "protéger" Jérusalem. "Je voudrais lancer un appel à tous mes concitoyens et aux musulmans du monde entier : que tous ceux qui en ont les moyens (...) effectuent une visite à Jérusalem, à la mosquée Al-Aqsa", a déclaré le chef d'État. La "légitimité" de l'État d'Israël "n'a de sens qu'à l'aune de son respect non seulement de ses propres droits, mais aussi de ceux de la Palestine et des Palestiniens", a-t-il poursuivi.
Le 14 juillet, deux policiers israéliens ont été tués sur l'esplanade par des Arabes israéliens. En réponse, Israël avait installé ces portiques controversés deux jours plus tard, une mesure interprétée par les Palestiniens comme le signe d'une intention des Israéliens d'étendre leur contrôle sur le site. Pour protester, ils ont refusé d'entrer sur l'esplanade et ont décidé au lieu de s'y rendre de prier dans les rues environnantes. Troisième lieu saint de l'islam et lieu éminemment sensible, l'esplanade des Mosquées est bordée par le mur des Lamentations.

L'indignation suscitée par cette mesure a donné lieu depuis à des manifestations et des affrontements ont éclaté à plusieurs reprises entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes au cours desquels cinq Palestiniens sont morts. Trois civils Israéliens ont également été tués.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi en urgence pour tenter de désamorcer la crise et Jason Greenblatt, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, s'est rendu en Israël, où il a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Au terme d'une réunion de plusieurs heures, les membres du cabinet israélien de sécurité ont voté dans la soirée en faveur du retrait des détecteurs.
Avec AFP et Reuters