logo

Polémique autour d'une discussion supplémentaire entre Trump et Poutine au G20

La Maison Blanche a révélé mardi soir que Donald Trump et Vladimir Poutine avaient eu une discussion supplémentaire lors d'un dîner au G20 début juillet. Une nouvelle qui soulève des questions sur la teneur de cette conversation.

C'est une conversation qui n'avait pas été dévoilée avant mardi 18 juillet. Les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine ont eu une discussion supplémentaire, en marge du sommet du G20, en Allemagne, début juillet.

Après une brève interaction au début du sommet de Hambourg et une rencontre bilatérale de plus de deux heures le 7 juillet en compagnie de leur ministre respectif des Affaires étrangères, les deux présidents se sont également retrouvés à l'occasion d'un dîner lors de la dernière soirée du sommet, a indiqué à l'AFP un responsable de la Maison Blanche. "Il y a eu un dîner purement social pour les couples au G20, a précisé cette source. Vers la fin, le président a parlé à Poutine au dîner."

Cette révélation a soulevé des interrogations sur la teneur de leur conversation, sur les personnes y ayant assisté et sur la raison pour laquelle son existence n'a pas été rendue publique plus tôt.

La contre-attaque de Trump

Le président lui-même n'a pas tardé à contre-attaquer sur Twitter. "Cette fausse histoire de dîner secret est 'démente'. Tous les membres du G20 et leur conjoint étaient invités par la chancelière allemande. La presse savait !", a écrit le président mardi soir.

Fake News story of secret dinner with Putin is "sick." All G 20 leaders, and spouses, were invited by the Chancellor of Germany. Press knew!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 juillet 2017

"Ces fausses nouvelles sont de plus en plus malhonnêtes ! Même un dîner organisé pour les 20 principaux dirigeants du monde en Allemagne est présenté de manière à en faire quelque chose de sinistre !", a-t-il ajouté dans un second tweet.

The Fake News is becoming more and more dishonest! Even a dinner arranged for top 20 leaders in Germany is made to look sinister!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 juillet 2017

La conversation a été signalée dans un premier temps par Ian Bremmer, président du groupe de conseil Eurasia Group, dans une note à des clients. Des enregistrements télévisés du dîner montrent Melania Trump assise au côté de Vladimir Poutine. Selon Ian Bremmer, le président américain s'est levé au milieu du dîner pour une discussion de près d'une heure "privée et animée" avec le président russe, "rejointe seulement par le traducteur de Poutine".

Absence de traducteur américain

L'absence d'un traducteur américain a suscité quelques froncements de sourcil parmi les autres dirigeants, poursuit Bremmer, qui cite "un manquement au protocole de sécurité nationale".

Le responsable de la Maison blanche a précisé que les convives du dîner n'avaient chacun eu droit qu'à un traducteur. Donald Trump, qui était assis à côté de l'épouse du Premier ministre japonais Shinzo Abe, avait un traducteur spécialiste du japonais. "Quand le président Trump a parlé au président Poutine, les deux dirigeants ont utilisé le traducteur russe, car le traducteur américain ne parlait pas le russe", a-t-il expliqué.

Un autre responsable américain mis au courant de la rencontre a confirmé pour sa part que la conversation privée entre les deux dirigeants, initiée par Trump, avait surpris les autres invités.

L'administration Trump est engluée dans l'affaire russe, avec des soupçons de collusion entre des proches du milliardaire devenu président et des responsables russes pendant la campagne présidentielle de 2016. Plusieurs enquêtes sont en cours concernant l'ingérence de la Russie dans le processus électoral américain.

Dans cette atmosphère tendue, Donald Trump a nommé mardi Jon Huntsman, un diplomate et ancien gouverneur très expérimenté, pour être ambassadeur des États-Unis en Russie. Il doit encore être confirmé par le Sénat.

L'administration Trump a par ailleurs fait état mardi d'une discussion "dure et franche" avec Moscou la veille pour tenter de régler leurs multiples contentieux, dont la suppression de certaines sanctions antirusses prises fin 2016 par le gouvernement de Barack Obama.

Avec AFP et Reuters