
C'est marrant comme tout ce qui rampe et qui semble gluant provoque en nous de petits frissons de dégoût.
Il y a des moments, dans la vie, où je suis quand même ravie d'habiter dans une ville, en Europe, une région du monde peuplée d'animaux a priori normaux, basiques, de chats et de chevreuils et de vers de terre de taille normale.
Parce qu'en Malaisie, c'est un autre délire. Comme nous le montre l'internaute Danish Ho qui a partagé, le 1er juillet, cette vision d'horreur :
Dans la région malaisienne de Johor Bahru où il réside, il a croisé le chemin de ce truc gélatineux et rampant que même lui n'a pas su identifier.
"C'est quoi ce serpent ???"
Visiblement, il n'était pas le seul à se poser la question. Quinze jours après sa publication, les images ont été partagées plus de 128 000 fois. Le média en ligne Live Science, toujours au rendez-vous lorsqu'il s'agit d'animaux étranges, nous donne une explication. Il ne s'agit en effet pas d'un serpent, mais d'un ver un peu particulier.
Le ver à tête de marteau, ce cauchemar rampant mais inoffensif
Cet étrange bestole appartient à l'espèce des vers Bipaliinae de la sous-famille des vers plats, explique à Live Science Anna Phillips, zoologue spécialiste des invertébrés à la Smithsonian Institution. "La forme de la tête n'est pas inhabituelle chez ces vers", analyse-t-elle. "Ils sont aussi connus sous le nom de vers à tête de marteau."
Heureusement (pour nous), ils ne vivent qu'en Madagascar, en Asie du sud-est et dans le sous-continent indien. Certains spécimens sont passés aux États-Unis, mais rien sur le territoire français métropolitain. On respire. Mais pour nos camarades vivant à l'autre bout du monde et flippant devant les bêtes rampantes, sachez qu'il n'y a rien à craindre de la part des vers à tête de marteau, car ils ne dissimulent aucun venin mortel ou quoi que ce soit de dangereux.
Un prédateur gluant
Vous pensiez que c'était tout ? Non. J'ai encore plein d'infos sexy à vous donner sur les vers à tête de marteau. Ces trucs peuvent faire plus de 30 centimètres de long à l'âge adulte et se reproduisent très facilement en se séparant du bout de leur queue qui se régénère en un nouveau ver.
Mais c'est surtout leur méthode de chasse qui fait froid dans le dos. Comme le décrit Pete Ducey, biologiste de l'université d'État de New York à Live Science, la bouche de ces vers n'est pas située sur leur tête en forme de marteau, mais au milieu de leurs corps. Pour les dévorer, ils recouvrent leurs victimes d'un mucus collant afin de les empêcher de s'échapper, avant de les ensevelir sous un enzyme digestif qui réduit la proie à une sorte de bouillie. Et la tête de marteau ? Et bien elle sert tout simplement à repérer les proies qui vont subir cette terrible et gluante fin
Ah, et sa bouche est aussi son anus. Voilà.
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