Le ministère français de la Santé a annoncé, mercredi, que les médicaments contenant de la codéine ne seraient désormais disponibles que sur ordonnance afin de mettre un terme à l'usage détourné de ces produits.
Il faudra désormais avoir une ordonnance de son médecin pour se voir délivrer un médicament à base de codéine, un anti-douleur de la même famille que l'opium, en pharmacie. Le ministère de la Santé a indiqué, mercredi 12 juillet, vouloir, avec cette mesure, "mettre un terme à des pratiques addictives dangereuses et potentiellement mortelles" liées à l'usage détourné de ces produits.
Ces médicaments (des antidouleurs et des sirops pour la toux) sont en effet de plus en plus utilisés par les adolescents comme des drogues. Jusqu'à présent, ils pouvaient être délivrés sans ordonnance s'ils ne dépassaient pas les 30 mg de codéine par comprimé.
L'arrêté, qui entrera en vigueur jeudi, concerne aussi les médicaments contenant trois autres dérivés d'opium - le dextrométhorphane, l'éthylmorphine et la noscapine.
Mode du "purple drank"
Début juin, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait dit réfléchir aux moyens de "restreindre l'accès trop facile" à ces médicaments, évoquant une "nette augmentation" de "demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d'officine mais aussi de cas de dépendance ou d'abus ayant pu conduire à une hospitalisation".
La mode du "purple drank", cocktail à base de codéine, d'antihistaminique et de soda a "provoqué deux décès tragiques chez des adolescents depuis le début de l'année" et 30 "cas graves" chez des moins de 25 ans "ces deux dernières années", tandis que 25 cas graves liés au dextrométhorphane (antitussif aux propriétés hallucinogènes) ont été rapportés, a souligné le ministère
Avec AFP