
Plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Istanbul pour que le procès controversé des instigateurs d'un complot présumé pour déstabiliser le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, ait bien lieu.
AFP - Plusieurs milliers de manifestants ont défilé samedi à Istanbul en réclamant que les instigateurs d'un complot présumé pour déstabiliser le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, issu de la mouvance islamiste, soient traduits en justice.
Quelque 5.000 personnes, selon la police, ont participé à une marche sur une avenue centrale de la partie européenne d'Istanbul, deux jour avant l'ouverture du deuxième volet d'un procès controversé contre le présumé réseau putschiste Ergenekon.
Les manifestants portaient des banderoles disant "Jugez les leaders du putsch" et entamaient des concerts de sifflets et de tambours, a constaté un photographe de l'AFP.
"Nous ne voulons aucune ingérence extérieure dans ce procès. Il faut laisser toute liberté à l'accusation", a déclaré un porte-parole des organisateurs de la manifestation, des groupes de gauche et islamistes.
Le tribunal de la prison de Silivri, dans la banlieue d'Istanbul, juge depuis octobre 86 accusés dans le cadre de l'affaire Ergenekon. A partir de lundi, il entendra 56 nouveaux prévenus réunis dans un deuxième acte d'accusation.
Des journaux turcs avaient fait état récemment de la possibilité que le procureur chargé du dossier soit remplacé, ce qui pourrait signifier, selon les organisateurs de la manifestation, la fin de deux années d'enquêtes sur le présumé réseau putschiste.
Parmi les nouveaux prévenus figurent plusieurs ex-généraux désignés par l'acte d'accusation comme les dirigeants de la conspiration.
Le réseau Ergenekon d'inspiration nationaliste et laïque aurait projeté, selon le parquet, de provoquer des troubles et de commettre des assassinats politiques afin d'amener l'armée à intervenir par un coup d'Etat contre le gouvernement AKP, soupçonné d'avoir le projet inavoué d'islamiser la société turque.
Cette affaire a créé des tensions entre le gouvernement et l'armée qui se considère comme la garante du régime laïque.
Samedi, les manifestants réclamaient également que l'armée - qui a déposé quatre gouvernements depuis 1960 - reste en dehors de la politique.
L'enquête Ergenekon avait débuté en juin 2007 avec la découverte à Istanbul d'une cache d'armes contenant des grenades.