Japonais et Européens ont scellé jeudi, à la veille du G20, les grandes lignes d'un ambitieux accord commercial, le JEFTA, conçu comme une réponse aux tendances protectionnistes américaines.
"Nous avons abouti aujourd'hui à un accord de principe [en faveur d'un] accord de partenariat économique", a déclaré jeudi 6 juillet le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse commune avec le président du Conseil européen Donald Tusk et le Premier ministre nippon Shinzo Abe, réunis en sommet à Bruxelles à la veille du G20 de Hambourg.
La route vers un traité commercial définitif est encore longue, sans doute plusieurs mois, mais en parvenant à cet accord politique, Européens et Japonais officialisent leur entente sur la plupart des sujets importants. "Nous envoyons ensemble un signal fort au monde en faveur d'un commerce ouvert et équitable. Pour nous, il n'y a pas de protection dans le protectionnisme", a affirmé Jean-Claude Juncker.
Le message de l'UE et du Japon vise principalement le président américain Donald Trump, dont la politique protectionniste inquiète ses partenaires. Les deux parties ont d'ailleurs mis les bouchées doubles ces dernières semaines pour parvenir à cet accord avant le G20 de vendredi et samedi à Hambourg, en Allemagne, auquel participera le président américain.
Hisser "haut le drapeau du libre-échange"
Dès son arrivée au pouvoir en janvier, le président américain avait retiré son pays du Traité transPacifique (TPP) signé avec 11 pays de la région Asie-Pacifique, dont le Japon, la troisième puissance économique mondiale. Les Japonais s'étaient alors recentrés sur les négociations avec l'UE, au point d'en faire une priorité.
"Nous avons été capables de manifester une forte volonté politique afin que l'UE et le Japon hissent haut le drapeau du libre-échange", s'est félicité le Premier ministre japonais.
Négocié depuis mars 2013 dans une quasi-indifférence, le JEFTA (Japan-EU free trade agreement) pèsera lourd : l'UE est le troisième partenaire commercial du Japon, tandis que le Japon – 127 millions d'habitants – arrive en sixième position pour le Vieux Continent.
Des voix ont commencé à s'élever, notamment de la part d'ONG comme Greenpeace, depuis l'intensification des pourparlers pour dénoncer des négociations menées "derrière des portes closes".
Avec AFP