Murielle Bolle, témoin clé dans l'enquête sur la mort du petit Grégory Villemin en 1984, a été maintenue en détention mardi par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon.
Mise en examen pour enlèvement dans l'affaire Grégory, Murielle Bolle reste en détention. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a en effet décidé mardi de maintenir en détention cette femme de 48 ans, qui en avait 15 au moment du drame, et qui avait été écrouée à titre conservatoire jeudi dernier.
Son avocat a expliqué que la chambre refusait qu’elle soit hébergée par sa famille, dont certains membres devraient être prochainement entendus.
Cette décision est conforme aux réquisitions du procureur général Jean-Jacques Bosc. "Murielle Bolle est maintenue en détention, la présidente (de la chambre de l'instruction, NDLR) ayant précisé que l'intention de la cour n'était pas de la garder longtemps", a déclaré devant la presse son avocat Me Jean-Paul Teissonnière.
La rétractation éclair de ce témoin clé de l’affaire, il y a trois décennies, après avoir livré un témoignage accablant Bernard Laroche pour le rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984, est au cœur des investigations.
Elle a été mise en examen jeudi dernier sur la base de nouveaux témoignages selon lesquels elle aurait été brutalisée par ses proches pour revenir sur ses aveux.
"C'est difficile la prison pour elle"
"Notre objectif dans les semaines qui viennent, le plus rapidement possible, c'est de trouver une proposition qui convienne à la cour et nous ferons à ce moment-là une nouvelle demande de remise en liberté", a souligné Me Teissonnière.
Le 20 juin, les époux Jacqueline et Marcel Jacob, également mis en examen dans cette affaire, avaient bénéficié d'une remise en liberté sous conditions après seulement quatre jours de détention. Ils résident depuis séparément, à des adresses tenues secrètes.
"C'est difficile la prison pour elle", avait déclaré l'avocat de Murielle Bolle au sortir de l'audience, mardi à la mi-journée. "Si sa détention devait durer trop longtemps, je pense que Murielle serait en danger", a-t-il estimé après la décision, rendue à 16 h.
Me Thierry Moser, avocat des parents de Grégory, a jugé la décision de la cour "tout à fait appropriée" car "il s'agit d'éviter les risques de pression sur les témoins et le danger de concertation frauduleuse entre les co-mis en examen".
Avec AFP