
Au lendemain de l'intervention solennelle d'Emmanuel Macron au Congrès de Versailles, le Premier ministre Édouard Philippe doit délivrer son discours de politique générale qu'il prononcera à 15 heures mardi à l'Assemblée nationale.
Voilà près d'un mois que le Premier ministre bûche avec ses conseillers sur la déclaration de politique générale qu'il doit prononcer mardi 4 juillet, à 15 heures à la tribune de l'Assemblée nationale. "Cela sera un discours de la méthode, un discours politique d'exécution : ce qu'on va faire, comment on peut le faire et, ce qu'a déjà largement expliqué le président, pourquoi on va le faire. C'est, même si le terme est souvent galvaudé, un discours pédagogique", avance l'entourage d'Édouard Philippe. Le Premier ministre "fixera des priorités, il crée un agenda, avec un calendrier, des chiffres et une méthode : tout n'est pas arbitré au détail près, mais, en matière budgétaire, il y aura quelques pistes", le détail devant suivre d'ici à fin juillet lors d'un débat budgétaire, explique-t-on à Matignon.
Je prononcerai aujourd'hui ma déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. Rendez-vous à 15h. #DPG pic.twitter.com/Ke5lrn1XpR
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 4 juillet 2017"Donner corps" à la vision du président
Au lendemain du discours d’Emmanuel Macron devant les parlementaires, lundi, à Versailles, la répartition des rôles est, semble-t-il, actée : "J'expliquerai mardi comment on atteint [l]e cap [fixé par le président lundi]", résumait ce week-end le Premier ministre.
Lundi à Versailles devant les parlementaires, le chef de l'État, taxé pour les risques hyperprésidentialistes de ses postures, s'est finalement cantonné à ses prérogatives en évoquant les institutions et l’international. Il a chargé son numéro deux de "donner corps" à sa vision. "C'est à lui qu'incombe la lourde tâche d'assurer la cohérence des actions, de conduire les transformations, de rendre les arbitrages et, avec les ministres, de vous les présenter", a-t-il poursuivi, à la veille de la déclaration de politique générale d'Édouard Philippe.
Dans son discours décrit comme "concret, volontairement terre à terre", Édouard Philippe devrait donner une large place à l'économie, au social, mais aussi aux finances publiques. Ce sujet est particulièrement attendu après l'avertissement de la Cour des comptes sur la situation budgétaire au sortir du quinquennat Hollande. Pour éviter un dérapage, l'exécutif doit combler un trou de huit milliards d'euros afin de rester à son objectif de 3 % de déficit. Édouard Philippe a d'ores et déjà annoncé "des mesures d'économies", sans en dire plus.
Vote de confiance
Quoi qu’il en soit, le Premier ministre pourra avancer très sereinement vers le vote de confiance qui doit suivre son discours et les interventions des représentants des groupes parlementaires. Édouard Philippe est déjà assuré du soutien des 314 députés du groupe La République en marche (hors six élus nommés au gouvernement et pas encore remplacés) et des 47 députés MoDem.
D'autres groupes pourraient aussi voter pour ou s'abstenir, comme les "constructifs" LR-UDI (35 députés), qui souhaitent accompagner les réformes d'Emmanuel Macron. Une poignée d'élus de gauche, comme les PS Guillaume Garot et David Habib ou le divers gauche Olivier Falorni, entendent également voter la confiance.
Au total, le gouvernement Philippe pourrait donc obtenir une très large majorité, autour de 380 voix, un niveau qui n'a plus été atteint depuis les gouvernements Raffarin (374 voix en 2002 et 2004), mais qui restera loin du record du gouvernement Juppé (464 voix en 1996).