Le SPD de l'ex-président du Parlement européen, Martin Schulz, entérine dimanche un programme résolument orienté à gauche pour tenter de freiner la progression d'Angela Merkel, en tête dans les sondages en vue des législatives de septembre prochain.
Est-ce le congrès de la dernière chance pour Martin Schulz ? Le candidat social-démocrate à la chancellerie, en Allemagne, tente, ce dimanche 24 juin, de relancer sa campagne lors du congrès du parti social démocrate (SPD) allemand à Dortmund. Dans trois mois, l’ancien président du Parlement européen se présente face aux électeurs outre-Rhin et pour l’instant, les sondages donnent son parti largement battu par celui de l’actuelle chancelière conservatrice Angela Merkel, la CDU.
Il faut dire que Martin Schulz a commis "une petite série d’erreurs stratégiques", explique Luc André, envoyé spécial de France 24 à Dortmund. "Il a voulu prendre son temps pour développer son programme, aller à la rencontre des Allemands, et pendant ce temps-là, il est resté un peu dans le vague sur ses propositions. Il n’a pas répondu à la question des électeurs qui veulent savoir de quoi il sera question en septembre (lors du scrutin du 24)".
Il est donc temps que le SPD réponde, dimanche, à cette question cruciale. Le programme de campagne devrait être officiellement entériné en début d’après-midi, bâti autour de l’axe de la "justice sociale". Peu de surprises à attendre : Martin Schulz a déjà égrené plusieurs propositions qui devraient constituer le cœur des annonces : une réduction des impôts pour les couches populaires et moyennes et une hausse de la pression fiscale sur les plus riches.
Une reconquête qui s’annonce difficile
La tâche de reconquête de l'opinion s'annonce toutefois difficile pour Martin Schulz, malgré une intervention de l'ancien chancelier, Gerhard Schröder, prévue pour tenter de redonner le moral aux délégués du SPD. Il y a encore trois mois, les voyants étaient pourtant au vert. Les enquêtes d'opinion le donnaient au coude à coude avec une Angela Merkel encore vacillante après des critiques contre sa décision d'accueillir plus d'un million de réfugiés depuis 2015.
Mais "l'effet Schulz" a connu un coup d'arrêt brutal au printemps lors de trois scrutins régionaux qui ont tous tourné à l'avantage de la CDU. Depuis, Angela Merkel a largement repris la tête de la course sondagière. La dernière enquête d’opinion crédite la CDU d'une avance de seize points sur le SPD (39% contre 23%).
Pour rattraper son retard, le SPD construit un discours plus à gauche. "Mme Merkel fait comme si l'Allemagne ne devait pas changer, c'est un message dangereux", a clamé Martin Schulz samedi, l'accusant de faire preuve "d'arrogance du pouvoir". Il refuse toutefois dans l'immédiat de faire campagne pour l'introduction d'un impôt sur la fortune, que lui réclame son aile gauche.
Avec AFP