
Un mois après l'élection présidentielle d'Emmanuel Macron, les Français ont une nouvelle fois boudé les urnes. L'abstention au second tour des élections législatives atteint, dimanche, près de 57 %.
Rarement les Français se sont si peu déplacés pour des élections législatives. Selon les résultats définitifs, l'abstention pour le second tour atteint, dimanche 18 juin, près de 57 %. Au premier tour, dimanche 11 juin, elle avait atteint 51,29 %.
Ce record sous la Ve République place ce scrutin au même niveau de mobilisation des européennes, des régionales ou des cantonales.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce désintérêt croissant. Selon une étude menée par Ispos-Sopra Steria, près d'un quart des abstentionnistes ont voulu manifester leur défiance vis-à-vis des hommes et femmes politiques (24 %).
Un cinquième de ceux qui n'ont pas voté ont boudé les urnes, car ils n'avaient aucune idée en adéquation avec celles des candidats présents au second tour dans leur circonscription (21 %). La victoire annoncée du parti du chef de l'État, qui a remporté plus de 300 sièges, a également dissuadé de nombreux électeurs de se rendre aux urnes (18 %). Le raz-de-marée de La République en Marche est pourtant moins important que prévu, après d'impressionnants résultats prédits dans l'entre-deux-tours (450 députés).
"Une forme de grève générale civique"
"L'abstention n'est jamais une bonne nouvelle pour la démocratie, a réagi le Premier ministre Édouard Philippe. Ses causes sont multiples, chacun devra les analyser. Le gouvernement l'interprète, pour sa part, comme une ardente obligation de réussir. La confiance des électeurs passe par notre exemplarité, un engagement sans faille et des résultats tangibles".
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a interprété cette "abstention écrasante" comme un signe d'un peuple entré "dans une forme de grève générale civique". L'Assemblée n'a pas la "légitimité de perpétrer le coup d'État social" préparé par le gouvernement, a-t-il ajouté.