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Qu'est-il arrivé à Otto Warmbier, l’étudiant américain emprisonné en Corée du Nord ?

Libéré mardi par les autorités nord-coréennes, Otto Warmbier souffre de graves lésions neurologiques. Des médecins américains rejettent le diagnostic de Pyongyang selon lequel l'étudiant serait atteint de botulisme.

Otto Warmbier a été libéré mardi 13 juin par les autorités nord-coréennes pour "raisons humanitaires". L’étudiant américain, condamné à quinze ans de travaux forcés pour "agissements contre l'État", en l'occurrence avoir tenté de dérober à son hôtel de Pyongyang une affiche de propagande, est dans le coma depuis plus d’un an et souffre de graves lésions neurologiques.

La Corée du Nord a tenté de justifier l’état de l’Américain en affirmant qu’il avait contracté le botulisme, une maladie infectieuse qui peut aboutir à une paralysie des muscles, notamment respiratoires. Mais Fred Warmbier, le père d’Otto, assure que son fils a été "brutalisé" durant sa détention.

Les médecins du centre médical de Cincinnati, où l'étudiant a été pris en charge après son rapatriement, ont rapporté jeudi qu'il n'y avait aucune trace de botulisme dans son organisme. La cause des lésions neurologiques dont souffre Otto Warmbier reste inconnue.

"Son état neurologique peut être décrit comme un état d'éveil non réactif", a expliqué le neurologue Daniel Kanter, jeudi, lors d'une conférence de presse. "Nous n'avons aucune information certaine ni vérifiable sur la cause ni les circonstances de ses lésions neurologiques".

"Conséquence d'un arrêt cardio-respiratoire"

Selon lui, "ce type de lésions cérébrales, toutefois, est en général considéré comme la conséquence d'un arrêt cardio-respiratoire lorsque l'irrigation du cerveau en sang est insuffisante pendant un certain laps de temps résultant en la mort de tissus cérébraux". De "graves lésions sont présentes dans toutes les zones du cerveau", a-t-il indiqué.

Le docteur Kanter a également précisé que les examens approfondis du squelette de l'étudiant ne "montrent aucune preuve de fracture actuelle ou résorbée, y compris au niveau du crâne".

Les résultats de deux IRM envoyés par la Corée du Nord ont permis aux médecins d'établir que les lésions au cerveau du jeune homme datent d'avant avril 2016, affirme le New York Times.

À la demande de sa famille, les médecins ont refusé de livrer des éléments sur l'évolution possible de son état de santé.

D'après un haut représentant américain cité par le New York Times, Washington savait par les services de renseignement que le jeune homme a été battu à plusieurs reprises lors de sa détention en Corée du Nord.

Avec AFP et Reuters