Dans cette édition, FRANCE 24 part à la rencontre des Bhoutanais d'origine népalaise qui ont été expulsés de leur pays dans les années 1990. Près de vingt ans après leur exode forcé, beaucoup vivent encore dans des camps de réfugiés.
Coincé entre la Chine et l'Inde se trouve le Bhoutan, un pays de 800 000 habitants connu pour son modèle de développement unique au monde : le bonheur national brut. Là-bas, le bien-être des citoyens passe avant les objectifs de croissance économique, ce qui plaît aux touristes occidentaux séduits par ce royaume devenu une monarchie parlementaire.
Le pays a toutefois une face cachée. Dans les années 1990, des milliers de Bhoutanais d'origine népalaise ont été expulsés, afin que leur ethnie ne représente pas plus de 25 % de la population. Le gouvernement les a déclarés immigrés illégaux, affirmant que leurs origines népalaises constituaient une menace pour l'identité nationale. Privés de leur citoyenneté du jour au lendemain, la plupart de ces indésirables ont trouvé refuge au Népal.
FRANCE 24 s'est rendu dans les camps de réfugiés de la région de Sanischar, dans l'est du Népal où, vingt ans plus tard, plus de 100 000 réfugiés vivent encore dans des conditions misérables. L'un d'eux raconte comment sa vie a basculé après qu'il s'est opposé aux mesures discriminatoires du régime : "J'ai été arrêté pendant les manifestations. Ils nous ont emprisonnés et torturés. Ils nous ont menacés et nous ont dit de quitter le pays immédiatement."
En passant la frontière, ces exilés ont renoncé à la nationalité bhoutanaise, mais sont tout aussi indésirables au Népal. Depuis 20 ans, leur pays d'accueil tente de négocier avec le Bhoutan leur rapatriement. Mais aucun accord n'a encore été trouvé. Pour sortir de l'impasse, l'Office international des migrations a mis en place, l'an passé, un programme de réinstallation. La totalité des réfugiés vont émigrer vers des pays d'accueil comme le Canada, l'Australie et les États-Unis.