![Au Havre, Sarkozy affirme "l'ambition maritime de la France" Au Havre, Sarkozy affirme "l'ambition maritime de la France"](/data/posts/2022/07/14/1657843167_Au-Havre-Sarkozy-affirme-l-ambition-maritime-de-la-France.jpg)
En déplacement dans l'ouest de la France, le président a affirmé sa volonté de mettre en valeur l'espace maritime national. Il a également appelé à une modernisation du deuxième port français pour en faire un "poumon économique" du pays.
REUTERS - Nicolas Sarkozy a affirmé jeudi au Havre l'ambition maritime de la France, confirmant des décisions issues du "Grenelle de la mer" en matière de protection des ressources et "d'énergie bleue".
Le président de la République a également appelé à la modernisation du Havre, deuxième port français dont il veut faire "un poumon économique", grâce notamment à une ligne TGV le reliant à Paris et le creusement d'un canal Seine-Nord-Europe.
"Il nous faut une volonté politique pour aller vers l'océan et pour y projeter une ambition", a-t-il déclaré à l'Hôtel de ville du Havre, où il a visité la capitainerie du port. En abordant ce thème, le chef de l'Etat a dit vouloir "réparer un oubli historique".
"Comment avons-nous pu oublier que notre pays possède le deuxième territoire maritime mondial derrière les Etats-Unis ?", s'est-il interrogé devant des centaines de personnes.
Nicolas Sarkozy a repris, sans en chiffrer le coût, plusieurs idées issues du "Grenelle de la mer", vaste concertation nationale lancée en février, qui vient de déboucher sur des centaines de propositions.
Le président de la République a annoncé la création d'un réseau d'aires marines protégées représentant 10% des 11 millions de km2 placés sous la souveraineté de la France d'ici à 2012 et 20% d'ici à 2020 - contre moins de 2% aujourd'hui.
Il a aussi fait le pari des "énergies bleues", auxquelles il veut consacrer une partie des fonds issus du futur grand emprunt national.
"Il est un domaine absolument capital pour notre pays : c'est le domaine des énergies nouvelles entièrement renouvelables", a dit Nicolas Sarkozy.
Objectif : produire, grâce à la force du vent, de la houle, des courants et la puissance thermique des mers, plus de 6.000 MW, l'équivalant de quatre centrales EPR.
TGV Le Havre-Paris
Le chef de l'Etat a prôné une "exploitation raisonnée et écologiquement responsable des ressources marines", plaidant pour la protection d'espèces menacées comme le thon rouge.
"Nous n'accepterons pas que la pêche disparaisse dans notre pays et c'est parce que nous voulons que la pêche vive que nous allons refuser de laisser disparaître les ressources naturelles de la mer", a-t-il dit à l'intention des pêcheurs français, dont la profession traverse régulièrement des crises.
Il a souhaité la mise en place, cette année, d'une plate-forme technologique sur les énergies marines et la création d'une école supérieure de formation maritime permettant de préparer un diplôme d'ingénieur de la mer.
Autre idée : la création d'une fonction de "garde-côtes" afin de mutualiser les moyens de toutes les administrations de l'Etat qui interviennent en mer - douanes, gendarmerie, affaires maritimes, marine nationale.
Jugeant "insensé" que la France perde des parts de marchés dans le trafic maritime, il a soutenu la réforme de 2008 qui prévoit le transfert de quelque 2.000 agents de manutention portuaire vers des opérateurs privés.
Nicolas Sarkozy a aussi évoqué la nécessaire modernisation du port du Havre, cinquième port européen.
Il a confirmé la construction, à une date non précisée, d'une ligne à grande vitesse entre Paris et la Normandie, qui mettra Le Havre, via Rouen, à heure et quart de la capitale contre deux heures aujourd'hui.
Il souhaite aussi le creusement d'un canal Nord-Seine-Europe et d'une manière générale, le développement du fret fluvial et ferroviaire pour éviter d'utiliser la route."A quoi ça sert d'avoir des ports modernes si ces conteneurs sont bloqués dans les ports ?", a-t-il dit, rappelant que 9% des conteneurs arrivés au Havre sont transportés par le train, contre par exemple 38% à Hambourg.
A ceux qui le jugent trop ambitieux en ces temps de crise, il a lancé : "Je ne suis pas là pour des siècles". "La réponse de la France à la crise, c'est les grands projets, les grandes innovations, les grandes ambitions", a-t-il martelé. "C'est justement parce qu'il y a le déficit et la dette qu'il faut investir".