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"Jules César", la pièce polémique qui "tue" Donald Trump en le faisant passer pour César

Une scène de la pièce jouée jusqu'au 18 juin à New York fait polémique. On y voit le personnage Jules César, aux airs de Trump, se faire poignarder par des sénateurs romains, préoccupés par son avidité pour le pouvoir.

Mise à jour du 13/06 : Lundi 12 juin, l'organisation Public Theatre a finalement réagi dans un tweet remerciant ses soutiens. "Nous continuons d'être guidés par nos valeurs d'ouverture, d'inclusion et la conviction que dans le théâtre, comme dans la démocratie, l'affrontement d'avis opposés mène à la vérité."

Public Theatre s'est également exprimé dans un communiqué envoyé à Mashable où elle assume son projet. "Nous reconnaissons que notre interprétation de la pièce a provoqué un débat houleux ; public, sponsors et soutiens ont exprimé des points de vue et des opinions différentes. Un tel débat, est exactement ce que vise notre théâtre engagé civiquement, ce débat est la base d'une démocratie saine."

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César, un homme d'affaires irritable et coquet est animé par une irrépréssible soif de pouvoir. Depuis le 23 mai et jusqu'au 18 juin, le théâtre Delacorte à Central Park à New York met en scène "Jules César", une adaptation moderne de la célèbre pièce britannique.

"Le chef d'œuvre de Shakespeare n'a jamais été aussi contemporain", annonce l'organisation théâtrale américaine Public Theatre sur son site Internet. Et pour cause, le Jules César des temps modernes porte un beau costume et une cravate rouge. Mais surtout, ses cheveux sont blonds et sa femme parle avec un accent slave. Bref, l'allusion à Donald Trump crève l'écran. C'est en tout cas comme cela que l'ont interprété de nombreux critiques ainsi que plusieurs médias.

Une scène polémique

Une énième caricature du président des États-Unis, passe encore. La pièce n'aurait pas fait polémique sans cette scène : des sénateurs de Rome inquiets de l'ambition démesurée de Jules César complotent pour le poignarder. C'est la difusion de ce passage dans l'émission Inside Edition sur la chaîne CBS mercredi 7 juin qui a mis le feu aux poudres.

Fuite des sponsors

Face aux critiques des internautes, la compagnie aérienne Delta, sponsor de l'organisation artistique Public Theatre, a décidé de suspendre son financement. "Peu importe votre positionnement politique, la représentation graphique de Jules César, dans cette adaptation de la pièce de Shakespeare, ne reflète pas les valeurs de Delta Airlines. La direction artistique et créative a franchi les limites du bon goût....", a réagi l'entreprise sur son compte Twitter

No matter what your political stance may be, the graphic staging of Julius Caesar at this summer's Free Shakespeare... 1/4

— Delta (@Delta) 12 juin 2017

...direction crossed the line on the standards of good taste. We have notified them of our decision to end our... 2/3

— Delta (@Delta) 12 juin 2017

Une décision suivie par la Bank of America, un autre sponsor de l'organisation artistique. "Public Theatre a choisi de présenter Jules César de sorte à tenter d'offenser", a expliqué un porte-parole de la banque au New York Times. "Cette intention nous ayant été communiquée, nous avons décidé de ne pas la sponsoriser. Nous retirons notre financement de cette production."

Public Theatre, connue pour son avant-gardisme et sa programmation provocante, n'a pour l'heure pas réagi. Mais l'organisation artistique n'est pas la première à s'essayer à la caricature morbide du président des États-Unis, pour finir par faire les frais de la censure. En mai dernier, l'humoriste Katty Griffin avait été virée de CNN pour son sketch dans lequel elle décapitait le président.

Kathy Griffin has made a terrible mistake than apologized in a video than apologized for apologizing Trump is driving these libs crazy! pic.twitter.com/bQI4lCKvOL

— Mark Kennedy (@marksmile100) 2 juin 2017

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