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Économie et crimes de guerre : deux enjeux au cœur des législatives anticipées au Kosovo

Les Kosovars désignent dimanche leurs députés, dont le mandat pourrait être agité, entre tensions avec la Serbie et possibles inculpations pour crimes de guerre de responsables de ce pays des Balkans.

Environ 1,9 million de Kosovars, dont près d'une moitié établis à l'étranger, sont appelés aux urnes, dimanche 11 juin, pour désigner leurs députés. Et leur mandat rique bien d'être agité, entre enjeux économiques, tensions avec la Serbie et possibles inculpations pour crimes de guerre de responsables de ce pays des Balkans. Il s'agit du troisième scrutin de l'histoire du pays, depuis la déclaration d'indépendance en 2008.

À l'issue d'une campagne axée sur l'économie, le nouveau gouvernement aura pour charge de réduire le taux de chômage, actuellement autour de 30 %, et d'apaiser les relations avec les pays voisins, en particulier la Serbie, condition nécessaire à une avancée du processus d'adhésion à l'Union européenne.

Un des pays européens les plus pauvres

La campagne électorale, qui s'est déroulée dans le calme, a été dominée par les thèmes économiques, la plupart des partis promettant d'atteindre une croissance de 8 % (contre environ 4 % actuellement) et de relever les salaires des fonctionnaires
jusqu'à 40 %. Le Kosovo demeure l'un des pays européens les plus pauvres.

Autre enjeu crucial : la question des Cours spéciales, chargées des crimes de guerre de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) lors du conflit d'indépendance contre les forces de Belgrade, entre 1998 et 1999, qui a fait 13 000 morts.

Pourtant, "le véritable risque d'instabilité" pour le pays "viendra au moment où débuteront les arrestations", susceptibles de "sérieusement gêner ou même menacer la survie du prochain gouvernement", prédit l'European Centre for minority issues (ECMI). 

Avec AFP et Reuters