Le Tribunal supérieur électoral du Brésil a prononcé un non-lieu en faveur du président Michel Temer samedi dans l'affaire des accusations de financement illégal de la campagne électorale de 2014.
Fragilisé par de graves accusations de corruption, le président brésilien Michel Temer a, pour l'heure, sauvé son mandat sur le fil. Par une courte majorité de quatre contre trois, les sept juges du Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil chargés de statuer sur les irrégularités dans le financement de la campagne présidentielle de 2014 conduite par Dilma Rousseff, et dont il était vice-président à l'époque, ont prononcé un non-lieu vendredi 9 juin.
Cette décision évite donc pour le moment qu'un deuxième chef d'État soit chassé en un peu plus d'un an, après la destitution fracassante de Dilma Rousseff, que Michel Temer a remplacée en promettant de "remettre le Brésil sur les rails". Mais ce verdict ne devrait toutefois pas clore la crise politique qui entoure le dirigeant, visé en outre par une enquête pour corruption de la justice fédérale.
"Nous ne pouvons changer tout le temps le président de la République"
"Nous ne pouvons changer tout le temps le président de la République, même si les gens le veulent", a déclaré le président du TSE, Gilmar Mendes. Ce dernier, qui a soutenu la destitution de Dilma Rousseff en août dernier, a estimé que le pays ne devait pas compter sur le tribunal électoral pour résoudre la crise politique.
Le non-lieu prononcé par le tribunal est susceptible d'aider le président centriste à conserver ses alliés de coalition du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), et à faire adopter la réforme fiscale prévue dans son programme. Michel Temer a salué le verdict, y voyant une preuve de l'efficacité des institutions pour préserver la démocratie, a déclaré un porte-parole.
Enquêtes pour corruption
Séparément, la Cour suprême brésilienne a autorisé le mois dernier l'ouverture d'une enquête visant Michel Temer pour des faits présumés de corruption, extorsion de fonds et obstruction à la justice. Un tiers des membres du gouvernement ainsi que des dizaines de parlementaires font l'objet d'enquêtes pour corruption.
Les enquêteurs détiennent notamment un enregistrement d'une conversation entre le président et un responsable du groupe alimentaire JBS, dans laquelle le premier semble cautionner le versement de pots-de-vin à un ex-député incarcéré. Michel Temer a démenti toute irrégularité.
Avec AFP et Reuters