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"Au Royaume-Uni, la galaxie extrémiste et le terrorisme"

Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 6 juin, l’avancée de l’enquête sur l’attaque de Londres, samedi soir. Les législatives anticipées de jeudi au Royaume-Uni. Et les réactions à la mise en quarantaine du Qatar par les pays du Golfe.

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On commence cette revue de presse au Royaume-Uni, où la police a dévoilé l’identité de deux des trois auteurs de l’attaque de Londres, samedi soir.

Alors que les Londoniens continuent de rendre hommage aux victimes - à voir à la Une du Guardian, qui les montre rassemblés, hier, lors d’une veillée silencieuse dans le centre de la capitale - la police les a mis en garde, eux et tous leurs compatriotes, sur le «niveau totalement différent» du danger terroriste. Une menace à laquelle l’un des assaillants, Khuram Shazad Butt, 27 ans, originaire du Pakistan, qui avait pourtant été l’objet d’une enquête en 2015, n’avait pas été associé, ont reconnu les services de renseignement. Ceux-ci ont par ailleurs évoqué cinq tentatives d’attentats déjouées, et trois menées à leur terme, ces neuf dernières semaines.
Trois attaques en moins de trois mois, menées par des individus qui se trouvaient parfois déjà dans les radars de la police – de quoi nourrir les questions sur sa capacité à empêcher les quelque 23 000 personnes fichées en tant que «terroristes potentiels», selon The Times, qui rappelle que cette question s’était déjà posée au moment des attentats de 2005 - dont les deux planificateurs étaient eux aussi connus des services de renseignement. L’un d’entre eux, Mohammed Siddique Khan, aurait même été en relation avec Khuram Shazad Butt – celui-là même qu’on vient d’évoquer, l’un des trois assaillants de samedi. C’est en tout cas ce qu’affirme The Times. D’après le journal, c’est justement le premier échec de 2005, qui avait donné lieu à une grande réorganisation, avec la création d’unités de renseignement régionales, et une collaboration plus étroite entre la police et le MI5. Le système semblait faire ses preuves - jusqu’à assassinat, en 2013, du soldat Lee Rigby par deux extrémistes - là encore, connus du renseignement.

Theresa May se retrouve accusée par les travaillistes d’être en partie responsable de la dernière série d’attentats. La Première ministre, ancienne ministre de l’Intérieur sous le précédent gouvernement conservateur, est tenue pour responsable des coupes drastiques dans la police – 18 991 postes en moins, très précisément, entre 2010 et 2016, selon The Independent, qui cite également la baisse du nombre de policiers armés pour la même période. Mais ces baisses d’effectif sont-elles synonymes d’une baisse du niveau de sécurité? N’y aurait-il pas plutôt un problème de gestion des ressources humaines ? Le journal estime que seule une commission d’enquête pourrait répondre à ces questions. En attendant, quelle seront les répercussions de ce triple attentat sur les législatives de jeudi? The Washington Post évoque des élections qui vont se dérouler «dans un paysage politique secoué par le terrorisme».
«Le Royaume-Uni endeuillé s’apprête à voter», titre Le Soir, qui critique «les dérives électoralistes de Theresa May», et le fait que celle-ci a «explicitement fait le lien entre l’idéologie, l’islam extrémiste, et le terrorisme». Des propos qui la rapprocheraient de dirigeants «de la trempe de Trump, dont la rhétorique incendiaire envers les musulmans s’embarrasse assez peu de nuances».

A la Une également, la mise au ban du Qatar par les pays du Golfe, «par l’axe pro-saoudien». L’Orient Le Jour rapporte que l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis ont cherché à «mettre le holà au projet qatari de s’afficher comme une puissance régionale au Moyen-Orient» et qu’ils ont été suivis quelques heures plus tard par Bahrein, le Yémen, les Maldives, la Mauritanie et le gouvernement dissident libyen. «Le message est clair, Doha, accusé de «soutenir les groupes terroristes, sunnites comme chiites», doit rentrer dans le rang ou en assumer les conséquences», écrit le quotidien libanais. Le Monde évoque, lui, un Qatar «adepte d’une diplomatie du grand écart , qui l’amène à héberger sur son territoire à la fois une base militaire américaine et des représentants du Hamas palestinien, comme Khaled Mechaal, l’ex-chef de son bureau politique. Un émirat qui s’est comporté, au moment des printemps arabes, en sponsor des Frères musulmans, en Tunisie, en Libye et en Egypte, notamment via son bras médiatique, Al-Jazira - une politique insupportable pour l’Arabie saoudite et les émirats.

En Egypte, Al Arham salue la décision de mettre au ban le Qatar, accusé d’avoir malmené la patience de ses voisins arabes en diffusant une politique associée au «poison» et à la «haine», tandis que le quotidien qatari Al Sharq regrette la mise en quarantaine de Doha, en évoquant «une décision injuste et surprenante » ne reposant sur « aucune justification légale ou même logique» - d’autant plus incompréhensible qu’elle frappe l’un des «pays frères réunis par le système du Conseil de coopération du Golfe». C’est ce Conseil qui est montré dans le dessin d’Al Quds Al Araby en roue libre, échappant à tout contrôle dévalant une pente accidentée, éjectant le Qatar au passage.
Cinquante ans après la guerre des Six jours, et la défaite cinglante infligée par Israël aux pays arabes, Al Araby Al Jadeed regrette que ces derniers ne soient toujours pas parvenus à régler, une bonne fois pour toutes, leurs désaccords et à s’unir.

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