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"Le Rif, le "hirak", le "makhzen", et la "hogra" "

Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 30 mai, le bilan de la première rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron lundi, la situation au Venezuela, et l’arrestation du porte-parole de la contestation dans le nord du Maroc.

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Au menu de cette revue de presse internationale, le bilan de la première rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, hier à Versailles.
«Après avoir mis Trump à nu, Macron joue avec les nerfs de Poutine», s’amuse The Daily Beast. «Si, comme Donald Trump, Vladimir Poutine pensait que le tout jeune président français se laisserait rouler, il a dû être quitte pour une grande surprise», ironise le site, qui assure que le président russe avait l’air de quelqu’un qui aurait cherché à «se cacher derrière les rideaux de la Galerie des Glaces» face à un Emmanuel Macron qui, lui, calme et décontracté, n’aurait pas pour autant évité les dossiers qui fâchent, tout en prenant le soin de permettre à son homologue de «sauver la face», en déclarant que sur les sujets de discorde, il existait, malgré tout, un dialogue, une discussion. Certes, concède le site, il reste 5 ans à Emmanuel Macron pour faire ses preuves, mais pour une Europe démoralisée, qui il y a encore quelques semaines, luttait pour défendre ses valeurs les plus élémentaires, et semblait devoir se résigner au «charisme mal fagoté» d’Angela Merkel, «Macron est comme une poussée d’adrénaline, un modèle d’énergie juvénile, l’incarnation même de l’enfant prodige».
On est plus sceptique du côté de la presse allemande. «Oui, Emmanuel Macron accueille Vladimir Poutine à Versailles, mais le véritable événement est la nouvelle alliance franco-allemande face aux deux grandes puissances que sont la Russie et les États-Unis», estime Die Zeit, qui juge assez creux le concept de «dialogue exigeant» vanté par le président français – «ça n’a quasiment pas de sens», cingle le journal, qui fait mine de se demander à propos de quoi la Russie et la France ont bien pu se mettre d’accord, notamment sur la Syrie et l’Ukraine, au sujet de laquelle Die Zeit relève qu’Emmanuel Macron a fait savoir qu’il informerait immédiatement Angela Merkel de ses avancées. Est-ce l’effet des longues années passées par la chancelière allemande à côtoyer le patron du Kremlin? Le Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque un duo Poutine/Macron «uni dans la discorde», et «une cérémonie pompeuse à Versailles pour tenter un «reset», un «nouveau départ» franco-russe», à l’image de ce qu’avait tenté Obama. «Il ne faut pas se faire d’illusions», prévient d’emblée le quotidien allemand. «La France, qui a ouvertement choisi l’Europe, ne pourra pas nouer une alliance avec l’anti-occidental Poutine».
Au Venezuela, les opposants au président Nicolas Maduro ont encore défilé par milliers, hier, pour protester contre son projet de réforme de la Constitution. La crise qui secoue le pays est l’objet d’un grand dossier de Libération, qui s’est plongé au cœur de cette nation «en faillite». Un niveau de vie qui s’effondre, une pénurie de vivres et de médicaments, le Venezuela, longtemps considéré comme un modèle, s’enfonce dans une crise meurtrière, rappelle Libé, qui parle de 79 morts depuis le début du mois d’avril, et évoque «un pays en morceaux», dont la capitale se retrouve  «totalement scindée», un jour sur deux, entre sa partie est, où ont lieu les manifestations de l’opposition et le centre-ville, sanctuaire du gouvernement et siège des institutions, où rien ne semble se passer. «Après des succès initiaux, qui consistaient principalement à distribuer la rente pétrolière aux défavorisés, mesure juste et élémentaire, le régime a totalement négligé de diversifier son appareil de production et, sur la base d’une idéologie dogmatique, accru dans des proportions déraisonnables l’intervention étatique dans l’économie», accuse Libération, qui estime que «l’économie s’est vengée». «C’est maintenant le peuple vénézuélien qui en paie le prix. Ce peuple que la gauche populiste de Chavez se targuait de défendre», assène le journal.
Au Maroc, le porte-parole de la contestation dans la région du Rif, a été arrêté, hier. D’après L’Humanité, le roi Mohammed VI aurait choisi de répondre «par la répression» aux revendications sociales et culturelles qui agitent cette région du nord du pays et notamment, donc, par l’arrestation de Nasser Zefzafi, accusé d’avoir interrompu un prêche hostile au «hirak», le mouvement de contestation dont il est effectivement devenu le porte-voix. Présenté par le site de France24 comme «le visage de la gronde nord-marocaine», ce militant de 39 ans, chômeur, se serait fait connaître par ses diatribes, notamment sur les réseaux sociaux, où il s’en prend à la politique du «makhzen», le pouvoir, accusé de pratiquer la «hogra», la politique du mépris. Nasser Zefzafi met aussi en cause «la corruption», et la «répression» de «l'État policier», qui règne selon lui en maître, au Maroc. Zefzafi, lui, est tantôt accusé, par ses détracteurs, d’être un agent commandé par l’organisation État islamique, tantôt soupçonné d’agir à la solde de l’Algérie.
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