Après trois années de disette en grand chelem, l’Espagnol Rafael Nadal a retrouvé son meilleur niveau sur terre battue. Timing parfait à l’approche de Roland-Garros, où il vise un 10e succès. D'autant qu'en face, les outsiders sont à la traîne.
Même s’il est redescendu au 4e rang mondial, Rafael Nadal se présente comme le grand favori pour cette édition 2017 de Roland-Garros. L’Espagnol, qui n’a plus triomphé en grand chelem depuis 2014 et un neuvième titre sur l’ocre parisien, semble mieux placé que jamais pour aller chercher sa "decima".
À l’exception d’un accroc à Rome, où il a été éliminé par l’Autrichien Dominic Thiem, Nadal a survolé la saison sur terre battue. Bilan : trois titres, dont deux Masters 1000 (Monte-Carlo, Barcelone et Madrid) et une confiance retrouvée. D’autant que la belle forme du Majorquin, qui fêtera ses 31 ans à Paris, ne date pas du mois dernier. En début de saison, il avait déjà retrouvé des sensations sur dur et atteint la finale de l’Open d’Australie et du Masters 1000 de Miami, où Roger Federer avait eu raison de ses espoirs de titre.
Federer, justement, ne pourra endosser le costume de bourreau à Paris. Le Suisse, qui connaît lui-aussi une deuxième jeunesse depuis début 2017, a décidé de se ménager et de ne pas s’aligner à Paris afin de préserver ses chances de succès à Wimbledon, un mois plus tard. Un crève-cœur pour l’ancien numéro un mondial, âgé de 35 ans, qui n’a vraisemblablement plus le coffre pour tenir les rallyes sur terre.
Les trentenaires dans le dur
En matière de coffre, justement, Nadal devrait trouver de quoi lui tenir tête en la personne du numéro un mondial Andy Murray. En théorie tout du moins, puisque le Britannique, propulsé au sommet du tennis mondial en 2016, semble avoir laissé en route une grande partie de son tennis. Déjà méconnaissable sur dur en début d’année, il a réalisé une préparation à Roland-Garros tout bonnement catastrophique. Lors des tournois sur terre de ces dernières semaines, il a été battu par Albert Ramos (Monte-Carlo), Dominic Thiem (Barcelone) et Borna Coric (Madrid), avant de sombrer il y a quelques jours à Rome, dès le premier tour face au fantasque Fabio Fognini. Sauf s'il redresse rapidement la barre, Murray ne devrait pas constituer un favori en puissance, douze mois tout juste après une finale perdue porte d’Auteuil.
En parlant de finale perdue, justement, celle que Novak Djokovic a laissé filer à Rome face à Alexander Zverev laisse perplexe. Le Serbe, numéro 2 mondial, a peiné sur terre battue ces dernières semaines. Et le mieux entrevu à Rome s’est conclu sur une sèche défaite face à la nouvelle garde du tennis mondial. Une grosse déception pour le Serbe, qui semble encore un peu juste pour aller chercher le roi Nadal sur ses terres.
Enfin, difficile de ne pas évoquer le Suisse Stan Wawrinka. Troisième à l’ATP, il arrive masqué après une saison sur ocre pour le moins discrète : deux victoires en trois tournois, avant les résultats définitifs de celui de Genève, sur lequel il est également engagé. Un bilan famélique, mais qui n’est pas sans rappeler celui qu’il présentait en 2015, deux semaines avant de brandir le trophée sur le court Philippe-Chatrier pour la première fois de sa carrière. Comme chaque année, il sera donc du clan des outsiders.
Les jeunes pousses un peu tendres
Du coup, l’espoir d’un vent nouveau à Paris – tout relatif puisque Nadal n’y a plus gagné depuis trois saisons – pourrait bien se situer du côté de la supposée relève du tennis. Zverev, en tout premier lieu, a accumulé pas mal de confiance juste avant le début de la quinzaine, en remportant le titre à Rome mais aussi sur la terre battue de Munich, quelques semaines plus tôt. Auréolé d’une place de numéro 10 mondial, l’Allemand devrait bénéficier d’une partie de tableau dégagée et tentera de déjouer les pronostics en devenant le plus jeune joueur à remporter un grand chelem depuis… Rafael Nadal, qui avait remporté l’édition 2005 de Roland-Garros à tout juste 19 ans.
Si Zverev ne manquera pas d’attirer les regards, c’est une autre jeune pépite qui pourrait bien lui voler la vedette. À 23 ans, l’Autrichien Dominic Thiem semble mûr pour pouvoir enfin prétendre au dernier carré à Paris. Finaliste à Barcelone, demi-finaliste à Rome, le numéro 7 mondial est surtout le seul à avoir dominé Nadal sur sa surface de prédilection cette saison. Reste à savoir s’il parviendra à réitérer l’exploit ou s’il présentera un visage plus timoré, à l’image du calvaire qu’il a vécu en fin de semaine romaine face à Djokovic (6-0, 6-1).