
Le président philippin Rodrigo Duterte a affirmé mercredi qu'il pourrait étendre la loi martiale à l'ensemble du pays, après que des combattants islamistes ont décapité un chef de la police locale de Malabang, dans le sud de l'archipel.
Décrétée mardi soir dans le sud de l'archipel, la loi martiale pourrait être étendue à toutes les Philippines. C'est ce qu'a annoncé le président Rodrigo Duterte aux journalistes, mercredi 24 mai. "Je pourrais déclarer la loi martiale dans tout le pays pour protéger la population", a lancé le chef d'État philippin.
Plus tôt dans la journée, des combattants islamistes ont décapité un chef de la police locale de Malabang. Il "a été stoppé alors qu'il rentrait chez lui à un point de contrôle opéré par des terroristes et je crois qu'ils l'ont décapité sur place directement", a affirmé le président.
Dans le même temps, d'autres combattants islamistes ont pris plusieurs personnes en otage, dont un prêtre, toujours dans le sud de l'archipel, a indiqué l'Église catholique. Le père Chito Suganob et d'autres personnes qui se trouvaient dans une cathédrale ont été "prises en otage" par des membres du "groupe combattant Maute [affilié à l'EI]", a déclaré dans un communiqué le président de la Conférence des évêques des Philippines, Socrates Villegas."Ils ont menacé de tuer les otages si les forces gouvernementales lancées contre eux n'étaient pas rappelées."
Isnilon Hapilon, terroriste le plus dangereux au monde
Rodriguo Duterte a décrété la loi martiale mardi soir sur l'île de Mindanao, dans le sud du pays, où vivent environ 20 millions de personnes, lorsque des combattants ayant prêté serment à l'organisation jihadiste État islamique (EI) ont saccagé la localité de Marawi. Des affrontements meurtriers les ont opposés aux forces de sécurité.
Les combats de Marawi, ville en grande majorité musulmane de 200 000 habitants, ont éclaté après un raid des forces de sécurité contre une maison qu'elles pensaient être une cache d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l'EI aux Philippines.
Les États-Unis considèrent Isnilon Hapilon comme l'un des terroristes les plus dangereux au monde et ont mis sa tête à prix cinq millions de dollars. Il est également l'un des leaders d'Abou Sayyaf, groupe islamiste spécialisé dans les enlèvements crapuleux.
Avec AFP et Reuters