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L'ancien "Sarko boy" Boris Boillon jugé pour blanchiment d'argent

L'ancien diplomate a été interpellé le 31 juillet 2013 avec 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide alors qu'il prenait un train pour Bruxelles. Il sera jugé lundi et mardi à Paris pour "blanchiment de fraude fiscale".

Dès ses premiers pas au Quai d'Orsay en 2011, l'ex-conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, devenu ambassadeur de France en Irak puis en Tunisie, détonne par son style à la "James Bond", mais aussi par son franc-parler et son tempérament fougueux. Ses maladresses et gaffes à répétition entâchent sa carrière, qu'il suspendra en novembre 2016.

Mais c'est une toute autre erreur qui lui vaut d'être cité à comparaître par le parquet, lundi 22 mai. En 2013, le diplomate, renconverti dans le consulting, s'apprête à prendre le train pour Bruxelles. Il est arrêté Gare du Nord, à Paris, avec une malette emplie de liasses de billets pour un montant avoisinant les 400 000 euros. Or, Boris Boillon n'a pas déclaré cet argent alors que le code des douanes l'y oblige pour tout montant supérieur à 10 000 euros, ce qui lui vaut d'être poursuivi  pour "blanchiment de fraude fiscale", "faux et usage de faux", "manquement à l'obligation déclarative de transfert de capitaux" et "abus de biens sociaux". 

Les investigations n'ont pas permis de retracer l'origine des espèces, selon une source proche de l'enquête. La justice le soupçonne également de les avoir cachées au fisc et d'avoir produit de faux justificatifs.

Des sommes "enregistrées par sa société de conseil"

Ce spécialiste du Moyen-Orient, arabophone, avait expliqué aux enquêteurs que ces sommes provenaient de ses activités professionnelles privées en Irak. D'après lui, ces prestations étaient rémunérées en liquide du fait des carences du système bancaire irakien.

Sa défense assure que "ces sommes ont dûment été enregistrées et déclarées par sa société de conseil Spartago", contestant toute fraude, blanchiment de fraude ou abus de bien social au détriment de Spartago.

Le procès, d'abord prévu en mars, avait été reporté, la demi-journée prévue ayant été jugée insuffisante par le tribunal correctionnel de Paris au regard de "la complexité du dossier". Les débats se tiendront donc lundi toute la journée et mardi dans la matinée. Le diplomate encourt jusqu'à cinq ans de prison et d'importantes amendes pour les autres chefs de poursuite.

Avec AFP