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Le journaliste mexicain Javier Valdez, spécialiste du narcotrafic et collaborateur de l'AFP, a été assassiné lundi dans une ville du nord-ouest du Mexique. C'est le cinquième reporter tué au Mexique cette année.

Lorsqu’il avait reçu en 2011 le Prix international de la liberté de la presse, Javier Valdez avait déclaré : "À Culiacan, dans le Sinaloa, c'est un danger d'être vivant et faire du journalisme, c'est marcher sur une ligne invisible dessinée par les méchants, ceux qui sont dans le narcotrafic et ceux qui sont au gouvernement". "Il faut se protéger de tout et de tous", avait-il ajouté.

Le journaliste mexicain, spécialiste du narcotrafic et collaborateur de l’AFP depuis plus de dix ans dans l'État de Sinaloa, fief du cartel de Joaquin "El Chapo" Guzman, a été assassiné lundi 15 mai à Culiacan. Ce père de famille de 50 ans a été tué à l’arme à feu devant les bureaux du journal Riodoce, dont il était également le correspondant.

Javier Valdez est le cinquième journaliste tué au Mexique cette année. Dans son dernier ouvrage sur le narcotrafic publié en 2016, il reconnaissait lui-même qu'"être journaliste, c'est faire partie d'une liste noire".

Le président mexicain Enrique Peña Nieto a condamné sur Twitter "ce crime indigne" et a réitéré son engagement pour "la liberté d'expression et la presse, fondamentales pour notre démocratie".

Pays le plus dangereux après la Syrie et l'Afghanistan

"Nous sommes horrifiés par ce drame et adressons toutes nos condoléances à la famille et aux proches de Javier", a réagi la directrice de l'information de l'AFP Michèle Léridon.

"Faisant preuve d'un extrême courage, Javier enquêtait depuis des années sur les puissants cartels de la drogue au Mexique sans ignorer qu'il le faisait au péril de sa vie", a-t-elle ajouté. "Nous demandons aux autorités mexicaines de faire toute la lumière sur ce lâche assassinat."

Sa dernière collaboration avec l'AFP portait, il y a 10 jours, sur la guerre interne actuellement en cours au sein du cartel de Sinaloa après l'extradition de son puissant chef, Joaquin "El Chapo" Guzman.

Cinq journalistes mexicains ont déjà été assassinés en 2017. L'année 2016 avait déjà été marquée par un nombre record de 11 journalistes exécutés, alors que le Mexique figure au troisième rang des pays les plus dangereux pour les journalistes après la Syrie et l'Afghanistan, selon Reporters sans frontières (RSF).

Le parquet spécial chargé des crimes contre la liberté d'expression au Mexique a annoncé avoir lancé une procédure en vue d'ouvrir une enquête et l'envoi d'une équipe pour collecter des preuves.

Avec AFP et Reuters