![Londres ouvre une enquête publique sur la mort d'un civil irakien Londres ouvre une enquête publique sur la mort d'un civil irakien](/data/posts/2022/07/14/1657842712_Londres-ouvre-une-enquete-publique-sur-la-mort-d-un-civil-irakien.jpg)
Le Royaume-Uni a ouvert, lundi, une enquête publique destinée à faire la lumière sur la mort de Baha Moussa, un jeune réceptionniste de 25 ans qui avait succombé à des blessures après avoir été arrêté par l'armée britannique à Bassorah.
REUTERS - La Grande-Bretagne a ouvert lundi une enquête publique sur la mort d'un civil irakien et les mauvais traitements présumés dont neuf autres auraient été victimes aux mains de soldats britanniques en septembre 2003 dans le sud de l'Irak.
Baha Moussa, réceptionniste d'hôtel de 25 ans, avait succombé à des blessures 24 heures après avoir été arrêté avec six autres individus lors d'une rafle opérée par l'armée britannique dans divers hôtels de Bassorah, où elle recherchait des armes.
L'enquête a pour objet d'établir les circonstances de la mort de Mousa et de faire la lumière sur l'utilisation par l'armée de techniques d'interrogatoire interdites visant à briser la résistance des prisonniers.
Gerard Elias, avocat de la famille de Moussa, a fourni aux enquêteurs une vidéo tournée selon lui dans les premières heures de l'arrestation du groupe d'Irakiens. Dans ce document, on voit plusieurs hommes cagoulés, les mains liées dans le dos, accroupis devant un homme en uniforme militaire qui les injurie et leur crie "couchez-vous".
Des chaînes de télévision ont diffusé la vidéo.
"Il ne fait guère de doute que les détenus ont été victimes d'agressions physiques", a déclaré Elias en audience publique. "Des éléments font penser qu'on a fait subir aux détenus des épreuves écoeurantes."
Selon un rapport d'autopsie, la dépouille de Moussa présentait 93 blessures, notamment des fractures du nez et des côtes, mais les médecins légistes sont en désaccord sur la cause exacte de sa mort. D'autres détenus ont dit avoir été frappés à coups de pied, et l'un d'eux a déclaré qu'on l'avait ébouillanté et qu'on lui avait uriné sur le corps.
Un soldat britannique a été condamné à un an de prison après avoir plaidé coupable de mauvais traitements sur Moussa devant une cour martiale en 2007, tandis que six autres militaires étaient acquittés.
L'an dernier, le ministère britannique de la Défense a accepté de verser près de trois millions de livres d'indemnités à un groupe de civils irakiens - dont la famille de Moussa - victimes de coups et tortures de la part de soldats britanniques en 2003 dans le Sud irakien.